Candidatures

Pour les Jeux d’hiver 2030, la France en cortège au CIO

— Publié le 8 septembre 2023

Pas de temps à perdre. Moins de deux mois après avoir annoncé officiellement sa candidature aux Jeux d’hiver 2030, la France accélère le pas. Respectueux des usages, les porteurs du projet se sont offerts jeudi 7 septembre un aller-retour pour Lausanne. Ils ont poussé la porte du CIO.

Le Comité olympique français (CNOSF) l’a annoncé le jour même dans un communiqué : une délégation de six personnes s’est rendue dans la capitale olympique pour y présenter le projet des deux régions françaises, Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur. L’équipe française a rencontré le maitre des lieux, Thomas Bach.

Le casting en dit long sur l’importance de la visite. En tête de cortège, David Lappartient, le président du CNOSF, également à la tête de l’UCI. A ses côtés, Marie-Amélie Le Fur, la présidente du Comité paralympique français (CPSF). Les deux présidents de région, Renaud Muselier pour Provence-Alpes-Côte d’Azur et Laurent Wauquiez pour Auvergne-Rhône-Alpes, étaient également du voyage. Une évidence. Pour le reste, la troupe comptait deux des membres français du CIO, l’ancien Guy Drut et le nouveau Martin Fourcade. Deux champions olympiques. Une autre évidence.

La nature des échanges ? Classique. A ce stade du processus, la France avance ses pions sans chercher à faire trembler les murs. Entrée la dernière dans la campagne, elle a entamé après la mi-juillet le « dialogue permanent » avec le CIO. L’instance olympique ayant annoncé repousser à la session de juillet 2024 à Paris l’attribution des Jeux d’hiver 2030, les Français n’ont aucune raison de se précipiter. Comme leurs deux présumés rivaux européens, la Suède et la Suisse, ils peuvent faire les choses dans le bon ordre.

Le communiqué du CNOSF le précise : « Cette rencontre de la délégation française a permis de partager avec les équipes du CIO l’ambition de la candidature française. » Dans le détail, David Lappartient et le reste de la troupe ont souligné devant Thomas Bach que « la vision française de l’organisation des Jeux se doit d’être au service des territoires d’accueil, qui bénéficient d’un environnement exceptionnel pour accueillir cet événement planétaire. »

Le communiqué relève également que « l’ensemble des acteurs présents, qui travaillent en concertation sur les différentes modalités du dossier de candidature, avec le soutien de l’Etat français, ont pu réaffirmer leur unité au service du mouvement sportif olympique et paralympique et au service de l’organisation de Jeux durables et innovants s’inscrivant dans les mutations indispensables voulues par le CIO et la dynamique des Jeux de Paris 2024. »

Enfin, le CNOSF explique que le travail commun, « en associant l’ensemble des parties prenantes en lien étroit avec le CIO, va se poursuivre dans les prochaines semaines pour partager la vision et organiser le plan directeur de la candidature des Alpes françaises aux Jeux d’hiver 2030. »

Rien de très spectaculaire. Mais la visite à Lausanne de la délégation française respecte un tableau de marche imposé pour tous les postulants aux Jeux olympiques. Elle envoie également un signal, et un message, à la concurrence : la France avance, elle avance d’un bon pas et ne reculera pas.

Preuve que le projet prend une tournure de plus en plus concrète : la nomination la semaine passée de Vincent Jay, champion olympique de biathlon aux Jeux de Vancouver en 2010, comme directeur de projet pour la candidature à la région Auvergne-Rhône-Alpes. Il était également du voyage, jeudi 7 septembre, à la Maison olympique à Lausanne. Au terme de sa carrière sportive, le Savoyard était devenu directeur du club des sports de Val d’Isère, avant de rejoindre la Banque Populaire Auvergne-Rhône-Alpes comme responsable des partenariats sportifs.

Hasard du calendrier, le projet suédois a avancé lui aussi un nouveau pion, cette semaine, vers une candidature plus formelle. Une délégation des comités nationaux olympique (SOK) et paralympique (SPK) s’est rendue dans la commune de Falun et le comté de Dalécarlie, dans le centre-ouest du pays. But de la visite : rencontrer les autorités locales et inspecter les sites de compétition envisagés pour les épreuves de ski nordique.