Candidatures

Pour les Alpes françaises, une visite sans grand danger

— Publié le 22 avril 2024

Après Salt Lake City, dans l’Utah, au tour des Alpes françaises de recevoir la visite de la commission du CIO de futur hôte des Jeux d’hiver. La délégation venue de Lausanne, composée de neuf membres et conduite par l’Autrichien Karl Stoss, débute ce lundi 22 avril une tournée des sites de compétition qui doit la conduire, d’ici vendredi, des station de La Clusaz et du Grand-Bornand jusqu’à la ville de Nice.

A Salt Lake City, Karl Stoss et son équipe se sont interdits de déclarer les Américains déjà vainqueurs, mais leurs propos n’ont laissé aucune place au doute : la capitale de l’Utah sera choisie, fin juillet lors de la session du CIO à Paris, comme ville-hôte des Jeux d’hiver en 2034. Elle coche toutes les cases. Son dossier ne révèle aucune faiblesse.

La délégation d’experts et de membres de l’instance olympique adoptera-t-elle la même attitude cette semaine dans les Alpes françaises ? Probable. Certes, le dossier compilé par les régions Auvergne-Rhône-Alpes (AURA) et Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) présente quelques pages blanches. Les garanties des autorités manquent encore. Et la question de l’anneau de glace de patinage de vitesse n’est pas tranchée, entre l’option d’un équipement temporaire, sans doute à Nice, et celle d’une délocalisation à l’étranger, en Italie, Allemagne ou aux Pays-Bas.

Mais Christophe Dubi, le directeur exécutif des Jeux olympiques au CIO, s’est voulu rassurant la semaine passée lors d’une conférence de presse en ligne. « Nous avons les grandes lignes des garanties, a-t-il expliqué. Nous savons qu’elles seront fournies, il n’y a aucun doute là-dessus. Nous avons reçu des engagements aux différents niveaux les plus élevés, il n’y a aucun problème. » Même sérénité sur la question de la piste de patinage de vitesse. Le Suisse en a convenu : les Français peuvent prendre leur temps, il ne leur sera pas demandé d’avoir bouclé l’affaire au moment du vote de la session.

Sauf improbable scénario catastrophe, la messe est donc dite. Les Alpes françaises organiseront les Jeux d’hiver en 2030. Imaginé, voulu et porté par le pouvoir politique – les deux présidents de région, Renaud Muselier pour PACA et Laurent Wauquiez pour AURA – le projet s’avance en vainqueur certain.

Ce lundi, la délégation de Lausanne sera accueillie par les porteurs de la candidature, le quartet de tête : David Lappartient, le président du CNOSF, Marie-Amélie Le Fur, son homologue du comité national paralympique, Laurent Wauquiez et Renaud Muselier. Mais l’équipe française n’a pas oublié l’essentiel, même pour une visite finalement plus protocolaire que décisive : les athlètes.

Au Grand-Bornand, la commission de futur hôte sera attendue par l’ex-biathlète Anaïs Bescond. A Courchevel, elle sera accueillie au pied des pistes et du tremplin par le skieur alpin Alexis Pinturault et l’ancien sauteur Nicolas Bal. A Méribel, la championne olympique de descente Carole Montillet fera équipe avec la multiple médaillée d’or paralympique Marie Bochet pour lui vanter les mérites de la station. Plus au sud, l’ancien snowboardeur Pierre Vaultier jouera les hôtes dans le Briançonnais, en compagnie d’un autre multiple médaillé paralympique, Arthur Bauchet.

Précision tout sauf anecdotique : la station savoyarde de Val d’Isère, initialement retenue dans le dossier de candidature pour accueillir certaines épreuves de ski alpin, puis rayée de la carte à la demande du CIO, ne figure pas sur le parcours de la commission de futur hôte. Mais ses défenseurs, Jean-Claude Killy en tête, n’ont pas renoncé à la remettre en piste. A six ans des Jeux, tout peut encore arriver.