Candidatures

Suisse 2038, Japon 2042 : le CIO écrit déjà l’avenir

— Publié le 14 juin 2024

Les membres du CIO peuvent se faire une raison : l’heure où ils pourront désigner à nouveau par un vote, un vrai, les villes-hôtes des Jeux olympiques et paralympiques n’est pas encore venue. Elle pourrait même ne plus jamais revenir.

Pour l’été, la messe est dite jusqu’à Brisbane 2032. Pour l’hiver, la prochaine session validera à coup sûr, mercredi 24 juillet à Paris, le choix de la commission exécutive des Alpes françaises pour 2030 et de Salt Lake City pour 2034.

La suite ? En version estivale, elle s’annonce très indécise. Les candidatures pour les Jeux en 2036 se comptent déjà par poignées, déclarées ou potentielles, entre l’Indonésie, l’Inde, le Chili, le Qatar, la Turquie, l’Allemagne, la Pologne. Belle bataille en perspective.

Pour l’hiver, la situation semble plus claire. La Suisse en 2038. Puis l’Asie en 2042. Ecrit d’avance, ou presque. Tout juste reste-t-il à trouver un pays asiatique prêt à se lancer.

Invité à se joindre à la conférence de presse au terme de la première journée de la réunion de la commission exécutive, mercredi 12 juin, Karl Stoss s’est risqué à une projection des deux prochaines éditions des Jeux d’hiver à attribuer. En sa qualité de président de la commission de futur hôte, l’Autrichien en a dressé un tableau précis. Il a déjà écrit l’histoire, avec presque deux décennies d’avance.

Pour 2038, la commission exécutive du CIO avait annoncé en novembre dernier avoir retenu le projet national des Jeux de la Suisse. Mais, les garanties des autorités n’étant pas encore assurées, l’instance avait inventé un nouveau concept pour conserver les Suisses sans leur promettre la victoire : le dialogue privilégié.

Le CIO avait précisé qu’il pourrait durer jusqu’à la fin de l’année 2027. Mais Karl Stoss l’a expliqué cette semaine depuis Lausanne : les choses avançant à un bon train, l’échéance pourrait être avancée. « Nous avons un très bon dialogue avec la Suisse, a assuré l’Autrichien. Il se poursuivra certainement très vite après les Jeux de Paris 2024. Nous pourrions alors passer en phase de dialogue ciblé avec la Suisse dès l’année 2025. »

Précision tout sauf anecdotique : les trois projets retenus par le CIO pour cette phase de dialogue ciblé depuis la réforme du mode de sélection des villes-hôtes ont tous été ensuite proposés à la session pour validation. Brisbane 2032 pour l’été, les Alpes françaises pour 2030 et Salt Lake City pour 2034. Autant dire que le passage de « privilégié » à « ciblé » s’apparente, dans l’esprit du CIO, à une promesse de victoire.

Avec la France en 2030, les Etats-Unis en 2034, puis la Suisse en 2038, le CIO pourrait s’accorder un répit. Mais les propos de Karl Stoss face aux médias, cette semaine, suggèrent que l’instance se verrait bien pousser le curseur d’un cran supplémentaire. Et se mettre sans trop tarder au boulot pour une édition des Jeux d’hiver en 2042 que les plus anciens membres ne verront peut-être pas.

L’Autrichien l’a reconnu : la commission de futur hôte est déjà ouverte au dialogue, même sous une forme embryonnaire, avec des villes ou pays intéressés par les Jeux en 2042, voire au-delà. « Pour les autres Jeux d’hiver à venir, nous sommes toujours à la recherche de candidats intéressants », a expliqué Karl Stoss.

Jusque-là, rien de très spectaculaire. Mais, surprise, il a évoqué l’Asie, continent visiblement déjà placé en tête de liste pour les Jeux en 2042. « Nous pourrions entamer dès que possible un dialogue avec un candidat asiatique », a confié Karl Stoss.

Tout aussi inattendu, l’Autrichien a avancé un nom : le Japon. « Si Sapporo ou une autre région du Japon levait la main et nous disait « Nous sommes prêts », nous serions très heureux d’entamer le dialogue. » Le Japon en 2042, donc, après la Suisse en 2038. Le CIO veut prendre de l’avance. Beaucoup d’avance. Le successeur de Thomas Bach à la présidence pourrait bien vivre un premier mandat où l’histoire sera déjà écrite.