Candidatures

Pour les Jeux d’hiver, le CIO évacue le conditionnel

— Publié le 13 mai 2024

Elles ne crient pas encore victoire. Par respect de la procédure et du protocole. Par crainte, surtout, d’un rappel à l’ordre venu de Lausanne. Mais les équipes de candidature des Alpes françaises et de Salt Lake City pour les Jeux d’hiver, respectivement en 2030 et 2034, peuvent déjà préparer les célébrations.

Le CIO n’a plus laissé de place au doute dans sa dernière communication sur le sujet, la semaine passée. Au moment où la flamme olympique des Jeux de Paris 2024 débarquait du Belem pour débuter à Marseille son parcours français, l’instance a résumé dans un même communiqué les récentes visites dans l’Utah puis dans les Alpes de la commission de futur hôte.

« Une nouvelle étape a été franchie en vue de l’élection des hôtes des Jeux olympiques d’hiver de 2030 et 2034″, explique le CIO. Une nouvelle étape, donc, la plus concrète depuis le début de la phase de dialogue, puisque effectuée sur le terrain. La dernière, ou presque, d’un processus devant se terminer lors de la prochaine session du CIO, en marge des Jeux de Paris 2024.

L’instance le rappelle : la commission dirigée par Karl Stoss a « passé neuf jours à visiter les sites de compétition et autres sites proposés dans le plan directeur de chaque hôte pressenti, avec l’aide d’un certain nombre d’experts du CIO. » Neuf jours que le dirigeant autrichien résume ainsi, sans retenir son enthousiasme : « Lors de ces deux visites, nous avons été très impressionnés par la qualité des installations que nous avons vues. Les hôtes nous ont montré un solide héritage des précédents Jeux olympiques et paralympiques d’hiver. »

En soi, le communiqué du CIO n’apporte rien de très neuf. Mais, plus que le contenu, ce sont le ton employé et les mots choisis qui sont à retenir. En réunissant à la façon d’un compte-rendu commun les deux visites effectuées le mois dernier, l’instance annonce la couleur : la suite de l’histoire ne réservera plus de surprise. Les Alpes françaises et Salt Lake City seront choisies, mercredi 24 juillet, lors de la session à Paris. Le vote pourrait même leur réserver une belle unanimité.

« C’est une manière totalement différente pour le CIO d’élire les hôtes, cela permet d’économiser beaucoup d’argent et de temps pour nous tous », insiste Karl Stoss en référence à la nouvelle procédure de sélection mise en place depuis 2019 par le CIO. L’Autrichien ne s’exprime plus au conditionnel.

Le reste est à l’avenant. Le CIO évoque les Alpes françaises et Salt Lake City-Utah comme des « hôtes très expérimentés, avec des sites bien entretenus, qui cherchent à tirer parti de l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques précédents. » Il n’est plus question de « possibles » hôtes. Encore une fois, le conditionnel n’est pas jugé utile.

Autre illustration d’un scénario déjà écrit : le CIO ne distingue plus les deux candidatures. Il les associe dans sa communication, sans plus chercher à relever le « travail qu’il reste à accomplir » pour les Alpes françaises, dont l’anneau de patinage de vitesse est encore surmonté d’un point d’interrogation.

La suite ? Le CIO en détaille les étapes jusqu’à la décision finale de la session. En mai ou début juin, une présentation par chaque hôte pressenti de son projet aux fédérations internationales des sports olympiques d’hiver et à tous les membres du CIO. Elles se feront dans le cadre de « réunions internes », comprenez sans médias, et seront ouvertes aux questions.

Karl Stoss présentera ensuite le rapport de la commission de futur hôte à la commission exécutive, à l’occasion de sa réunion du 12 au 14 juin. Le CIO le précise : « Si la commission exécutive décide de recommander l’élection des projets 2030 et 2034, les votes auront lieu lors de la 142e session du CIO à Paris le 24 juillet. Les hôtes pressentis seront invités à faire des présentations pour expliquer leur vision et leur plan des Jeux. » Un conditionnel. Le seul. Mais il ne trompe personne.