— Publié le 5 mai 2023

Pour le CIO, les athlètes valent de l’or

Institutions Focus

Le CIO aime le répéter sur tous les tons et dans toutes les langues : l’essentiel de son immense richesse (7,6 milliards de revenus pour la période 2017/2020-21) est reversée au mouvement olympique. Pas moins de 90 %.

Une véritable fontaine à billets verts, dont le flot semble ne jamais ralentir. Toujours selon les chiffres officiels, l’instance inonderait ainsi les organisations sportives et les athlètes de l’équivalent de 4,2 millions de dollars par jour. Heureux mouvement olympique.

En tête de liste des bénéficiaires de cette manne financière : les athlètes. Le CIO les accompagne dans leur parcours, leur quotidien et leur préparation avec des manières de mécène. Jeudi 4 mai, l’instance olympique en a apporté la preuve à l’occasion d’une table ronde avec quelques médias, dédiée au soutien des sportifs des disciplines des Jeux d’été et d’hiver. Elle a étalé ses chiffres. Ils en imposent.

Pour l’olympiade en cours (2021-2024), le budget de la Solidarité olympique a été porté à 590 millions de dollars, en hausse de 25 % par rapport à l’exercice précédent. Il bénéficie, de façon directe ou indirecte, à environ 25.000 athlètes dans le monde, depuis les premiers échelons de la pyramide jusqu’aux sportifs d’élite.

Pour les Jeux d’été de Tokyo 2020, 1.836 athlètes issus de 186 pays avaient bénéficié d’une bourse versée par le CIO via la Solidarité olympique. Pas moins de 827 d’entre eux, représentant 178 nations, ont participé à l’événement. Ils ont décroché 113 médailles, dont 30 en or.

Voilà pour les sous. L’aide directe. Le compte en banque. Le reste est à l’avenant. Avec sa commission des athlètes comme bras armé, le CIO a construit avec des manières de bâtisseur un dispositif d’aide et d’accompagnement où le sportif est traité comme un bien précieux.

Depuis le début de l’olympiade, son programme de formation a été suivie par 46.606 athlètes. Au total, 82.184 modules ont été bouclés avec succès. Première tranche d’âge concernée : les 18-34 ans (71 %).

Moins visible, et plus inattendue : une aide du CIO à la vérification des comptes sur les réseaux sociaux. L’instance explique avoir enregistré plus de 2.000 demandes d’athlètes. L’immense majorité (1 604) a été transmise à Meta, le géant américain propriétaire de Facebook, Instagram et WhatsApp.

Kaveh Mehrabi, le directeur du département des athlètes au CIO, l’a expliqué à FrancsJeux : « Certains athlètes attendaient plusieurs mois, parfois jusqu’à deux ans, pour que leurs comptes soient vérifiés. En passant par nous, ils gagnent un temps précieux et sont sûrs d’aboutir. »

Très tendance : le CIO se fait accompagner dans son effort de soutien aux athlètes par certains de ses partenaires mondiaux, les membres de son programme TOP. Le sponsoring version moderne, vertueux et responsable en plus d’être tout bêtement financier.

Exemples : Airbnb et Allianz. La plateforme américaine de location de logement entre particuliers, et le groupe allemand d’assurances, deux des derniers entrés dans le programme TOP, ont développé leur propre dispositif d’aide aux athlètes. Et ils le font savoir.

Airbnb a eu l’idée inédite dans le mouvement sportif de proposer aux athlètes, olympiques et paralympiques, d’arrondir leurs fins de mois en se mêlant à la foule des loueurs enregistrés sur la plateforme. Ils ont été 1 821, depuis le début de l’actuelle olympiade, à tenter leur chance. Résultat : plus d’un million de dollars de revenus générés par le programme. Bingo.

En prime, la plateforme américaine distribue des bons de voyage d’une valeur de 2.000 dollars, censés soutenir financièrement les athlètes dans leur préparation des Jeux olympiques. Elle en avait accordé 500 l’an passé. Pour 2023, elle en a multiplié le nombre par deux.

Moins concrète, l’initiative du groupe Allianz se veut aussi moins immédiate. Elle consiste en une série de conférences sur l’après-carrière, destinées à fournir aux athlètes toutes les clefs pour réussir leur reconversion en intégrant le monde de l’entreprise. A ce jour, 180 sportifs issus de 57 pays ont participé au programme.