— Publié le 24 mars 2021

Oleg Matytsin, ministre russe des Sports et plus rien d’autre

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Un pas en avant, un pas en arrière. La semaine passée, le Conseil de World Athletics a ouvert la porte à un retour de l’athlétisme russe sur la scène internationale, en acceptant le principe d’une participation d’une dizaine au maximum de ses athlètes aux Jeux de Tokyo. Mardi 23 mars, la Fédération internationale du sport universitaire (FISU) a annoncé que son président, le Russe Oleg Matytsin, se retirait de l’instance. Il abandonne toutes fonctions et responsabilités jusqu’au 17 décembre 2022, date de la fin de la suspension de deux ans infligée au sport russe par le Tribunal arbitral du sport.

La décision d’Oleg Matytsin de rendre les clefs de son bureau présidentiel n’a rien d’un coup de tonnerre. L’ancien pongiste ne fait que se conformer aux directives du TAS, l’une d’elles précisant noir sur blanc l’interdiction à tout fonctionnaire d’Etat en Russie de siéger au conseil d’administration d’une instance sportive signataire du Code mondial antidopage.

Oleg Matytsin n’est pas le moindre des fonctionnaires du régime de Moscou. Il a été choisi en janvier 2020 par Vladimir Poutine pour occuper le siège parfois très inconfortable de ministre russe des Sports. Une position devenue incompatible avec son rôle de président de la FISU.

Elu une première fois à la tête de l’instance universitaire en novembre 2015, il avait été réélu quatre ans plus tard pour un deuxième bail. Son second mandat doit se terminer en novembre 2023. Selon le communiqué de la FISU, Oleg Matytsin pourra retrouver sa place de président le 17 décembre 2022, jour de la fin de la suspension du sport russe. Et boucler les derniers mois de son deuxième exercice.

Dans l’intervalle, l’intérim à la présidence de la FISU sera assuré par le Suisse Leonz Eder, premier vice-président de l’instance internationale.

Oleg Matytsin n’est pas le premier dirigeant de haut vol du sport russe contraint de renoncer, au moins provisoirement, à un rôle international. Vladislav Tretiak, l’ancien gardien de but de l’équipe soviétique de hockey sur glace, légende vivante de la discipline, a rendu lui aussi son insigne de membre du comité exécutif de la Fédération internationale de hockey sur glace (IIHF). Il est membre de la Douma, le parlement russe.

La sanction infligée par le TAS en décembre dernier impose également une interdiction à la Russie d’organiser des événements mondiaux, mais aussi de postuler à leur accueil, jusqu’au 17 décembre 2022.

Elle précise que les athlètes russes présents aux Jeux de Tokyo seront engagés sous couvert de neutralité. Ils porteront les couleurs et le logo du comité olympique russe (ROC).