— Publié le 5 janvier 2024

Sept dirigeants soupçonnés de parjure

France

A 200 jours et quelques poignées d’heures des Jeux de Paris 2024, l’affaire renvoie une triste image. Selon les informations du quotidien Le Monde, au moins six dirigeants ou cadres du sport français, et sans doute sept, ont fait l’objet d’un signalement à la justice pour parjure. Ils font partie des 90 personnes auditionnées sous serment l’an passé par la commission d’enquête parlementaire sur les défaillances des fédérations sportives françaises. La liste compte trois présidents de fédération – Gilles Moretton pour le tennis, Gwenaëlle Noury pour les sports de glace, Serge Lecomte pour l’équitation – ; le directeur juridique de la Fédération française de football, Jean Lapeyre ; l’ancien président de la Fédération française de judo et secrétaire général de la fédération internationale, Jean-Luc Rougé ; et le directeur général de l’Insep, Fabien Canu. Une septième personne serait également visée, Nadir Allouache, le président de la Fédération française de kickboxing, muay thaï et disciplines associées (FFKMDA). La rapporteure de la commission, Sabrina Sebaihi (photo ci-dessus), députée des Hauts-de-Seine, l’explique : « Nous avons reçu de nombreux documents de gens qui ont souhaité témoigner pour démontrer des mensonges et parjures au moment des auditions. Ceux-là étaient les plus simples à traiter car on avait des preuves formelles des mensonges, facilement vérifiables. Ces éléments de preuve ont ensuite été envoyées au procureur. » La ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa-Castéra, avait fait parvenir un courrier à la rapporteure après son audition, pour corriger elle-même certains chiffres relatifs à sa rémunération lorsqu’elle était directrice générale de la Fédération française de tennis. « On aurait tout de même pu la signaler pour parjure, estime Sabrina Sebaihi. Dès qu’une personne envoie une rectification, on ne peut plus dire qu’il y a une intention de parjure, mais sa rectification reste loin de la réalité. On a préféré se concentrer sur ceux qui n’avaient rien envoyé du tout. » Toujours selon la députée, plusieurs autres signalements devraient suivre. Le rapport de synthèse de la commission parlementaire sera rendu public le 16 janvier. Il s’annonce explosif.