Candidatures

Le gouvernement suédois se range derrière la candidature aux Jeux d’hiver 2030

— Publié le 13 novembre 2023

Il lui manquait une pièce, une seule, pour compléter son dossier et continuer d’avancer. Elle est désormais dans la pile. En obtenant un soutien formel et écrit du gouvernement, la Suède reste dans la course aux Jeux d’hiver en 2030.

« Le gouvernement est prêt à passer à la phase suivante et à apporter les garanties d’État requises pour une candidature à l’organisation des Jeux d’hiver de 2030 en Suède », a annoncé, dimanche 12 novembre, un communiqué des autorités politiques.

Plus tôt dans la course, le projet suédois avait avancé d’un coup plusieurs pièces, en expliquant avoir obtenu des garanties écrites de trois villes hôtes potentielles, Åre, Östersund et Falun, censées recevoir respectivement les épreuves de ski alpin, biathlon et ski nordique.

A en croire Hans von Uthmann, le président du Comité olympique suédois (SOK), les choses sont en très bonne voie pour embarquer dans l’aventure la capitale, Stockholm, et les deux villes voisines de Södertälje et Solna.

Le communiqué du gouvernement suédois le précise en toutes lettres : le projet olympique et paralympique devra rallier un soutien massif du secteur privé. Jamais simple. Mais Stockholm le laisse entendre, l’objectif est déjà partiellement atteint.

« Le gouvernement note le grand intérêt manifesté par les entreprises suédoises pour des Jeux d’hiver en Suède, explique le communiqué. Une condition préalable au soutien du gouvernement pour une candidature olympique suédoise est que la communauté des affaires contribue aux revenus de sponsoring calculés dans le budget des Jeux. »

Avec cette annonce et ce soutien des autorités, la Suède peut poursuivre la course. Elle peut se préparer, comme ses rivales française et suisse, au grand oral devant la commission de futur hôte du CIO. Il est prévu le 21 novembre, en visioconférence. Les trois projets se succèderont au cours de la même journée.

La commission en question, présidée par l’Autrichien Karl Stoss, pondra ensuite une recommandation à la commission exécutive. Il reviendra à cette dernière de choisir le ou les candidat(s) retenu(s) pour la phase de dialogue ciblée. La décision sera annoncée à l’occasion de la prochaine réunion de la commission exécutive, du 29 novembre au 1er décembre à Paris.

A ce stade de la course, la Suède ne présentera pas une carte des sites complète et sans zone d’ombre. Le pays ne compte pas de piste de bobsleigh, luge et skeleton. Et il n’entend pas en construire. Pour sa candidature malheureuse aux Jeux d’hiver en 2026, le projet prévoyait d’utiliser la piste de Sigulda, en Lettonie. Cette option reste en tête de liste dans le nouveau dossier suédois.

La candidature française, présentée la semaine passée aux médias, affiche également un point d’interrogation. Il concerne l’anneau de patinage de vitesse, pour lequel le projet porté par les deux régions alpines envisage deux options : un équipement temporaire dans un centre de congrès ou d’expositions déjà existant, ou le recours à un équipement à l’étranger.

A la différence de la Suisse et de la France, la Suède n’a encore jamais organisé les Jeux d’hiver, malgré un nombre record de huit candidatures.

Question : le CIO conservera-t-il un seul, ou plusieurs, projet pour la phase dite de dialogue ciblée ? L’instance olympique n’a pas laissé filtrer le moindre indice qui permettrait d’oser une réponse. Depuis la mise en place de sa réforme, le nouveau processus de candidature n’a servi qu’une seule fois, pour les Jeux d’été en 2032. Brisbane avait été la seule ville retenue. Elle était favorite. Elle l’a emporté. Rien à redire.

Cette fois, la partie s’annonce moins lisible. A deux semaines de la réunion de la commission exécutive, il reste difficile de dessiner une hiérarchie entre les trois dossiers européens. Tous ont retenu les leçons de l’Agenda 2020+5 du CIO, avec des projets durables, peu coûteux et sans nouvelles constructions.

« En choisissant la France, le CIO ne prendrait aucun risque », a suggéré David Lappartient, le président du comité olympique français, lors de la présentation du projet des deux régions. Vrai. Mais il n’en prendrait sans doute pas plus en confiant l’événement à la Suisse ou à la Suède.