Candidatures

« Une candidature pour le 21ème siècle »

— Publié le 9 août 2016

Paris 2024 avait ouvert le bal, vendredi 5 août. Los Angeles a suivi. L’équipe de la candidature californienne a tenu sa conférence de presse, mardi 9 août, au centre des médias des Jeux de Rio 2016. Même lieu: la salle Frevo. Même format: 30 minutes montre en main, avec un maximum de six intervenants autorisés par le CIO. Mais la comparaison s’arrête à ces contraintes du règlement imposé aux villes candidates. Les Français avaient invité François Hollande, le chef de l’Etat, à s’installer au centre de la tribune. Les Américains ont confié le siège du milieu à Eric Garcetti, le maire de Los Angeles. Une autre philosophie.

Les intervenants. Les six places à la tribune ont toutes été occupées. Prévisible. Janet Evans et Casey Wasserman, le président de la candidature, assis à la droite d’Eric Garcetti. A sa gauche, les trois membres américains du CIO: Angela Ruggiero, élue la semaine passée à la présidence de la commission des athlètes; Anita DeFrantz; Larry Probst, le président de l’USOC. Trois femmes, trois hommes. Costume pour Eric Garcetti (sans cravate) et Larry Probst. Polo aux couleurs de Los Angeles 2024 pour les quatre autres. Relax. Très californien.

L’assistance. L’équipe de candidature a fait venir quatre de ses athlètes ambassadeurs, assis en bon ordre au premier rang de la salle: Michael Johnson, Nadia Comaneci et son époux Bart Conner, Sinjin Smith, présenté comme le plus grand joueur de beach volley de l’histoire. Pour le reste, beaucoup de sièges vides. Quatre jours plus tôt, Paris 2024 avait presque fait salle comble. Mais les épreuves olympiques n’avaient alors pas encore débuté sur les sites de compétitions.

Le message. Limpide. Les Américains jouent la carte d’une candidature tournée vers l’avenir et focalisée sur les athlètes. « Les installations existent déjà, nous pouvons donc nous concentrer sur les sportifs », a insisté Angela Ruggiero, allant jusqu’à promettre les meilleurs Jeux de l’histoire pour les athlètes. « Une candidature pour le 21ème siècle », a suggéré Anita DeFrantz. « Créativité, innovation, technologie », a conjugué Casey Wasserman. Mais le temps de parole le plus important a été laissé à Eric Garcetti pour présenter la vision de la candidature américaine. « Nous avons la capacité à organiser et à connecter le mouvement olympique avec la prochaine génération », a martelé le maire de Los Angeles. L’équipe de LA 2024 joue la carte d’un projet susceptible de ramener la jeunesse dans l’univers olympique. Un message censé résonner comme une douce musique aux oreilles d’un CIO préoccupé par le vieillissement de son public. Eric Garcetti l’a répété: les Jeux de 2024 à Los Angeles seraient « sans risques ».

Les questions. Très diversifiées. Impact financier des Jeux en 2024, coût de l’événement, sécurité et contrôle des armes en Californie… Pour la plupart, les questions de la salle ont été adressées à Eric Garcetti. Le maire y a répondu avec précision, sans langue de bois. A l’américaine. Sans surprise, un journaliste a fait référence à Donald Trump et aux risques que pourrait faire courir son élection sur la candidature olympique. Réponse d’Eric Garcetti: « Le sport transcende la politique. Cette candidature ne dépend pas d’une élection. »

La vedette. Eric Garcetti a été parfait. Le contraire aurait constitué une surprise. Tout à la fois sobre et décontracté, il a parfaitement « vendu » sa ville, son projet olympique et son équipe de candidature. Mais Janet Evans lui a volé la vedette. L’ancienne star de la natation mondiale, vice-présidente et directrice des relations avec les athlètes au sein du comité de candidature, avait été choisie pour endosser la tenue de maîtresse de cérémonie. Très à l’aise, la Californienne a dirigé la manœuvre, s’autorisant à parler d’elle-même, de son expérience d’olympienne et de son rôle de mère de famille. Elle s’impose comme le visage et la voix de la candidature.

L’anecdote. Les Américains avaient été aperçus au dernier rang de l’assistance, en fin de semaine passée, à la conférence de presse de Paris 2024. Les Français leur ont rendu la pareille. Une poignée de membres de l’équipe parisienne a pris place à l’arrière de la salle. Parmi eux, Etienne Thobois, le directeur général de Paris 2024.