— Publié le 23 septembre 2022

Un lanceur d’alerte sème le trouble

Taekwondo

Etrange affaire. A en croire un lanceur d’alerte sud-coréen, l’entrée du taekwondo dans le programme olympique, aux Jeux de Sydney en 2000, aurait été grandement facilitée par le versement de pots-de-vin. Ho Kim, un Sud-Coréen âgé aujourd’hui de 66 ans, a révélé dans une interview au quotidien britannique The Times avoir été directement impliqué dans une affaire de corruption. Il dirigeait à l’époque des faits le département marketing et relations publiques de la Fédération internationale de taekwondo. Il affirme que des membres du CIO ont été achetés, avec de l’argent ou des cadeaux, pour voter en faveur de l’intégration de la discipline. Le taekwondo avait notamment été préféré au karaté, un sport pourtant nettement plus universel dans les années 90, lorsque la session du CIO a validé en 1994 le programme des Jeux de Sydney. Le taekwondo avait été sport de démonstration aux Jeux de Séoul en 1988 puis Barcelone en 1992. World Taekwondo assure dans un communiqué n’avoir « absolument aucune connaissance » de la moindre tentative de corruption. Mais l’instance internationale explique avoir demandé que les preuves de ces allégations soient partagées avec son comité d’intégrité; afin de pouvoir ouvrir une enquête. « Il ne serait donc pas approprié de commenter davantage tant que l’enquête n’est pas terminée, poursuit-elle. En attendant, World Taekwondo continue de respecter les normes les plus élevées de bonne gouvernance et d’intégrité dans l’administration mondiale de notre sport« . A l’époque des faits, World Taekwondo était présidée depuis sa création en 1973 par le Sud-Coréen Kim Un-yong. Président de GAISF, membre de la commission exécutive du CIO, le dirigeant coréen a été arrêté en 2004 pour détournement de fonds et corruption, puis condamné à deux ans et demi de prison. Il est décédé en 2017.