— Publié le 20 février 2017

Fronde linguistique

Paris 2024

La candidature de Paris pour les Jeux de 2024 est attaquée sur son propre terrain. En cause, son choix de privilégier l’anglais pour son slogan de campagne, « Made for sharing », révélé vendredi 3 février sur la Tour Eiffel. Un collectif d’associations estime que l’usage d’une langue étrangère pour promouvoir le projet olympique français enfreint la loi Toubon de 1994 relative à l’emploi de la langue française, ainsi que la charte olympique. Son avocat, Me Emmanuel Ludot, a annoncé vendredi 17 février avoir adressé une mise en demeure préalable au GIP Paris 2024. Un référé en suspension doit être déposé ce lundi 20 février au tribunal administratif de Paris. Selon la lettre de mise en demeure, le collectif estime que le slogan constitue « une insulte caractérisée à la langue française ». L’avant-veille, l’Académie française avait également exprimé via un communiqué sa désapprobation, regrettant la priorité donnée à la langue anglaise. L’équipe de Paris 2024 n’est pas restée sans réaction face à cette polémique linguistique. Dans un communiqué, Etienne Thobois, le directeur général de la candidature, explique et justifie le choix d’un slogan en anglais pour la campagne internationale de Paris 2024, débutée vendredi 3 février: « Nous sommes extrêmement attachés à la promotion de notre pays, de ses valeurs, de la langue française. Et la meilleure manière de les promouvoir, c’est d’accueillir les Jeux à Paris en 2024. Pour gagner, il faut garder en tête que les membres du CIO qui voteront à Lima ne seront pas français. C’est pourquoi, à l’instar de toutes les organisations qui s’adressent à un public international, nous avons fait le choix de nous exprimer en français et en anglais. Cela nous permet de partager directement notre projet le plus largement possible. Ne nous trompons pas d’enjeu. Nous devons aujourd’hui convaincre le CIO de nous confier les Jeux en 2024. L’objectif est de pouvoir communiquer le plus efficacement possible. »