Une page se tourne pour le football africain. Issa Hayatou, l’incontournable président de la Confédération africaine de football (CAF), a chuté de son piédestal. Le Camerounais âgé de 70 ans était en place depuis 1988. Il ne l’est plus depuis jeudi 16 mars. La faute à un Malgache peu connu des institutions internationales, Ahmad Ahmad (photo ci-dessous). A la surprise générale, il est sorti vainqueur de l’élection à la présidence de la CAF, organisée à Addis-Abeba, Ethiopie. Ahmad Ahmad a obtenu 34 voix, contre seulement 20 à Issa Hayatou. La fin d’une époque. « La preuve que l’Afrique est prête pour le changement », a résumé le président de la Fédération ghanéenne de football, Kwesi Nyantakyi. Discret mais efficace, habile et fédérateur, le nouveau président de la CAF avait annoncé sa candidature en janvier dernier. Il a su rallier à sa cause les fédérations d’Afrique australe (Cosafa) et de certains pays anglophones majeurs, comme le Ghana ou le Nigeria, avant de convaincre une partie de l’Afrique francophone, dont le Sénégal. Il aurait également bénéficié du soutien de Gianni Infantino, le président de la FIFA, en conflit avec Issa Hayatou depuis son élection. Le dirigeant malgache a prononcé un discours concret et rassembleur, avant le vote, s’exprimant en anglais, portugais et arabe. « Je ne suis pas candidat pour servir mes ambitions personnelles, mais pour assurer que chacun de vous puisse s’exprimer librement et participer à ce futur du football africain », a-t-il suggéré.
— Publié le 17 mars 2017