— Publié le 4 juillet 2023

« L’expérience des spectateurs fera la différence »

Événements Focus

Privilège peu fréquent : le canoë-kayak bénéficiera d’un site unique pour toutes ses disciplines aux Jeux de Paris 2024. A Vaires-sur-Marne, dans l’est de l’Ile-de-France. Un complexe aquatique compact, partagé avec l’aviron pour les épreuves olympiques puis paralympiques.

Aux manettes de la discipline, Cyril Nivel (photo ci-dessus). FrancsJeux poursuit avec cet ancien enseignant jurassien, saisi tout jeune par la passion de l’olympisme et du canoë-kayak, sa série d’interviews des managers sport du COJO Paris 2024.

FrancsJeux : Votre vie avant le COJO Paris 2024 ?

Cyril Nivel : Mon parcours est assez atypique, car j’ai longtemps exercé une activité professionnelle très éloignée de l’univers du sport. J’étais enseignant en établissement technique. Mais j’étais déjà impliqué dans le canoë-kayak. En 2005, le DTN de la fédération française, Philippe Graille, m’a demandé de le rejoindre. Je suis resté douze ans à la FFCK, où j’ai été en charge des événements internationaux, puis DTN adjoint. En 2017, j’ai été recruté par la fédération internationale, l’ICF, à son siège de Lausanne. J’étais responsable technique de toutes les activités et disciplines de l’eau vive. A ce titre, j’ai participé à l’intégration du kayak cross comme nouvelle discipline au programme des Jeux de Paris 2024.

Votre expérience passée des Jeux olympiques ?

Elle est double, puisque nationale et internationale. Aux Jeux de Londres 2012 et Rio 2016, une époque où je travaillais à la FFCK, j’étais responsable de la Tribu, le groupe des supporteurs formé autour de l’équipe de France pour encourager et soutenir les athlètes sélectionnés. J’en étais le référent. L’expérience a été très enrichissante, elle me sert encore beaucoup aujourd’hui dans mon rôle de manager sport au COJO Paris 2024, car elle m’a permis de vivre les Jeux du côté spectateur. Mon parcours olympique s’est poursuivi aux JOJ de Buenos Aires en 2018, où j’étais délégué technique de l’ICF pour les épreuves de slalom. Enfin, j’ai accompagné le délégué technique aux Jeux de Tokyo 2020, toujours pour le compte de la fédération internationale.

Un souvenir marquant des Jeux ?

Il remonte à mon enfance, mais il explique beaucoup mon parcours dans le canoë-kayak et ma passion pour ce sport. En classes de 5ème et 4ème, au collège d’Oyonnax, dans le massif du Jura, je faisais partie de la section sportive. Nous étions en 1992. Cette année-là, la ville a eu son premier sélectionné olympique, le slalomeur Sylvain Curinier. Il a été médaillé d’argent aux Jeux de Barcelone. J’ai suivi son parcours, sa médaille. Son aventure m’a fait basculer dans le canoë-kayak et dans l’olympisme. Je me souviens d’avoir défilé dans les rues d’Oyonnax en portant une flamme avec des ballons.

Le dossier en tête de la pile sur votre bureau ?

Un sujet me tient particulièrement à coeur : l’expérience des spectateurs. Il n’est pas toujours en tête de la pile, mais je cherche à dégager du temps pour ce dossier, car à mon sens c’est cela qui fera la différence. Et le message délivré aux managers sport du COJO a été très clair dès le début : livrer des Jeux différents. Je veux que les spectateurs qui viendront assister aux épreuves de canoë-kayak, en slalom comme en course en ligne, comprennent l’activité et comprennent ce qu’ils regardent. Un gros effort est fourni sur la présentation, à la fois du sport et des sportifs.

Les sites du canoë-kayak : leurs atouts, les défis dans la perspective des Jeux ?

Pour la première fois depuis les Jeux de Pékin 2008, le slalom, la course en ligne et le para canoë bénéficieront d’un même site. A Vaires-sur-Marne, un écrin de nature à une trentaine de kilomètres à l’est de Paris. Le site le plus compact de l’histoire pour ces disciplines. Nous allons le partager avec nos cousins de l’aviron. Le site servira à la fois pour l’entraînement et la compétition, avec une utilisation sur 14 jours, soit presque la totalité des Jeux olympiques. Nous cherchons au maximum à mutualiser les équipements entre l’aviron et le canoë-kayak, en profitant des bâtiments existants pour réduire les installations temporaires. La salle de repas et l’espace lounge pour les athlètes seront communs entre l’aviron et le canoë-kayak. Les athlètes seront vraiment placés au centre du dispositif. Pour les Jeux paralympiques, nous allons retravailler le site pour le rendre encore plus compact et accessible, en réduisant les distances.

Paris 2024 sera une réussite pour le canoë-kayak si

Les Jeux sont un événement unique et complexe. Tout doit se combiner dans un maillage délicat : l’expérience des athlètes, celle des spectateurs, celle des médias. Nous aurons réussi si tous ces « clients » aux attentes souvent différentes sont satisfaits de leur expérience aux Jeux de Paris 2024.