— Publié le 24 août 2017

A vendre au plus offrant : parc olympique en sale état

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Aucun écriteau n’a été placé sur les grilles, mais l’information est digne de foi: le gouvernement brésilien cherche par tous les moyens à se débarrasser au plus vite d’une partie des installations du parc olympique des Jeux de Rio 2016. Selon Bloomberg, un nouvel appel d’offres a été lancé. Avec l’objectif de finaliser la transaction avant la fin de l’année prochaine.

Le média américain cite deux sources, anonymes mais très proches du dossier. L’un d’elles serait interne au gouvernement. La vente concernerait trois des salles multisports du parc olympique de Barra, les Arenas 1, 2 et 3, le vélodrome de cyclisme sur piste, le centre de tennis et l’immeuble abritant les parkings. L’opération est baptisée PPI, pour « Investment Partnership Program ».

La démarche n’est pas nouvelle. L’an passé, les autorités brésiliennes avaient déjà essayé de refiler la patate chaude à un investisseur privé. En vain. Une seule société avait répondu à l’appel d’offres. Les négociations avaient rapidement tourné court. Elles prévoyaient l’exploitation du parc olympique et des sites de compétition pour une période de 25 ans.

Depuis, la situation a empiré. L’héritage olympique tant espéré au Brésil et à Rio de Janeiro tourne au mauvais film. Depuis le début de l’année, l’entretien seul du parc olympique a coûté au gouvernement 45 millions de réals, soit environ 12 millions d’euros. Un incendie a détruit récemment une partie du toit couvrant le vélodrome (photo ci-dessus). Les lieux restent déserts.

Pour l’accompagner dans sa démarche, le gouvernement brésilien a sollicité une banque de développement, la BNDES. Elle doit plancher sur le dossier afin de déterminer les conditions de la transaction et de l’exploitation du site.

Selon plusieurs sources, cette deuxième tentative aurait tout d’une opération de la dernière chance. Faute de mettre la main sur un investisseur fiable, le gouvernement brésilien pourrait laisser le parc à l’abandon.

Analyse de Lucio de Castro, un journaliste brésilien d’investigation: « Les installations des Jeux vivent leur destinée d’éléphants blancs, comme beaucoup de Brésiliens l’imaginaient avant même le début des Jeux de Rio 2016 ». Triste destinée.