Candidatures

Pour 2024, Rome veut changer Rome

— Publié le 20 octobre 2015

Est-ce un effet Boston 2024? L’équipe de candidature de Rome pour les Jeux de 2024 a retenu la leçon de l’échec de la capitale du Massachusetts. Elle entend bien ne surtout pas négliger la population locale, son soutien dans le projet et son intérêt à accompagner l’ambition olympique. Preuve en a été donnée, lundi 19 octobre, à l’occasion d’une conférence tenue par Luca di Montezemolo, le patron de Rome 2024, devant des étudiants italiens.

Habile dans sa communication, l’ancien boss de Ferrari a choisi de présenter les grandes lignes du village des athlètes du projet romain au sein même de l’université de Tor Vergata. Un campus universitaire qui abriterait ce village dans l’hypothèse d’une victoire italienne, en septembre 2017, lors de l’élection pour la ville-hôte des Jeux d’été de 2024. Dans l’assistance, environ 700 étudiants. A la tribune, Luca di Montezemolo, accompagné de Giovanni Malago, le président du comité olympique italien (CONI).

Les deux hommes l’ont expliqué: une victoire de Rome 2024 n’aurait pas seulement pour effet la création de « 170 000 emplois », pendant les sept années entre la décision du CIO et l’organisation des Jeux. Elle modifierait pour toujours le visage de la capitale italienne, en particulier le quartier de Tor Vergata, situé au-delà du boulevard périphérique.

Luca di Montezomolo en a fait le constat, relayé par l’agence Associated Press: l’université de Tor Vergata constitue « un scandale ». Elle n’est relayée au reste de la ville par aucun réseau de transport public. Les reporters invités lundi soir à la conférence l’ont vérifié, mettant pour certains plus d’une heure à rejoindre le campus.

En décrochant l’organisation des Jeux de 2024, ce « scandale » serait renvoyé aux oubliettes de l’histoire. A l’image de l’est de Londres, transformé pour toujours par les Jeux de 2012, cette banlieue romaine ne serait plus jamais la même. « Notre travail commence avec la population de Rome, avec les habitants, avec les autorités municipales et avec vous, les étudiants, a martelé Luca di Montezemolo. Nous voulons gagner pour contribuer à l’amélioration de notre ville. »

Le projet de Rome 2024 ne propose pas seulement de construire le village des athlètes sur le campus, puis de léguer aux étudiants ses milliers de chambres et d’appartements une fois les Jeux passés. Il projette également d’installer à Tor Vergata les sites de basket-ball, volley-ball et cyclisme sur piste. Il ambitionne aussi de construire une piste d’entraînement pour l’athlétisme et un complexe aquatique.

La distance entre le Foro Italico, où seraient prévues un grand nombre de disciplines olympiques, et Tor Vergata est actuellement de 33 km. A la période des Jeux, une voie olympique dédiée permettrait aux navettes et aux véhicules officiels de relier les deux sites en une trentaine de minutes.

Détail tout sauf anecdotique: Luca di Montezemolo avait convié à sa présentation, lundi soir, le président de l’université de Tokyo, Jun Ueno. Une présence qui a permis au patron de Rome 2024 de lancer haut et fort face à l’assistance: « Nous avons le soutien du Japon! »