— Publié le 21 janvier 2016

Les avocats de Lamine Diack prennent la parole

Communiqué

Communiqué de presse du 20 janvier 2016

Tout en prétendant respecter la présomption d’innocence…

 

 

Le Bâtonnier Daouda Diop, le Bâtonnier Christian Charrière-Bournazel et Me Alexandre Varaut, avocats de Monsieur Lamine Diack, ancien Président de la Fédération internationale d’athlétisme, communiquent dans les termes suivants :

Mme la Vice-Procureure de la République du Tribunal de grande instance de paris, affectée au pôle financier, a participé à une conférence de presse qui s’est tenue à Munich qui avait pour objet de stigmatiser le comportement critiquable qu’auraient eu diverses personnalités du monde de l’athlétisme.

Tout en prétendant respecter la présomption d’innocence, Mme la Vice-Procureure Houlette a livré au public, sans aucune nécessité, des éléments tirés du dossier de l’instruction, mettant en cause nommément les personnes mises en examen et en détaillant, de manière parfois incomplète, des éléments du dossier couverts par le secret de l’instruction.

Si l’article 11 du code de procédure pénale prévoit, en effet, qu’un procureur de la République peut s’affranchir du secret de l’instruction « afin d’éviter la propagation d’informations parcellaires ou inexactes ou pour mettre fin à un trouble à l’ordre public », il ne peut en aucun cas, en l’absence de tels éléments, s’adresser à  l’opinion publique internationale, relayée par internet, pour conforter l’idée de la culpabilité des personnes mises en cause, malgré les précautions oratoires prises.

Au surplus, Mme la Vice-Procureure de la République Houlette a donné une information partielle en s’abstenant d’indiquer que les juges d’instruction, pour ce qui concerne M. Lamine Diack, avaient déclaré, lors de l’interrogatoire du 21 décembre 2015 en présence d’un représentant du parquet financier, qu’ils acceptaient de ramener le montant de la caution, initialement fixée, à une somme très inférieure compatible avec ses moyens financiers propres. Le fait de passer sous silence cette indication essentielle peut laisser à penser que M. Lamine Diack détiendrait une fortune personnelle, éventuellement en relation avec des faits de corruption.

Cette intervention publique est d’autant plus imprudente que les conseils de M. Lamine Diack avaient attiré l’attention de Mme la Vice-Procureure sur les divulgations déjà commises dans cette instruction qui débute, lesquelles ne pouvaient provenir que de personnes étrangères à la défense. L’annonce de sa déclaration à venir avait conduit la défense à exprimer ses réserves quant aux conséquences qui pourraient survenir de propos tenus alors même que les juges sont à la recherche de la vérité.

Les avocats soussignés ne peuvent, en effet, accepter que la représentante de l’État dans une procédure pénale s’affranchisse des règles au respect desquelles elle a justement pour mission de veiller. En conséquence, ils se réservent le droit de donner toute suite judiciaire utile à cette conférence de presse.