— Publié le 9 juillet 2018

A Tokyo, le CIO veut des réponses à ses questions

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L’exercice leur est devenu familier, mais les Japonais continuent à en redouter le rituel. Pour la sixième fois, Tokyo reçoit les membres de la commission de coordination du CIO pour les Jeux d’été en 2020. La visite débute mardi 10 juillet au chant du coq. Elle doit durer un peu moins de trois journées. Elle intervient à 745 jours de la cérémonie d’ouverture.

Deux absents de marque, dans les rangs de la délégation du CIO : Lydia Nsekera et Sebastian Coe. La Burundaise, par ailleurs membre du comité exécutif de la FIFA, se trouve en Russie pour la Coupe du Monde de football. Le Britannique, de son côté, est retenu par une riche actualité athlétique, marquée cette semaine par les Mondiaux des moins de 20 ans à Tampere, en Finlande.

Sur le papier, cette nouvelle tournée d’inspection s’annonce sans histoire. La délégation du CIO, conduite par John Coates, le président de la commission de coordination, n’a plus grand-chose à découvrir d’une organisation japonaise lancée à son rythme de croisière.

Les uns et les autres discuteront de la billetterie, dont la presse japonaise a déjà révélé certains détails. Le sujet n’a rien d’explosif, il ne semble pas de nature à échauffer les esprits. Il devrait également être question de l’avancement des travaux sur les chantiers olympiques. Là aussi, les trains arrivent désormais à l’heure, après une longue période de gros temps.

Enfin, les organisateurs japonais dévoileront la façon dont les mascottes des Jeux s’offriront leur premier bain de foule. Il est prévu dimanche 22 juillet à Hibiya, un quartier de Tokyo. Les mascottes sont attendues pour une parade maritime sur la rivière Sumida. Sympa. Le CIO devrait apprécier.

Une visite de politesse, donc ? Un échange poli et feutré ? Pas sûr. Depuis leur dernier séjour à Tokyo, en décembre dernier, les envoyés de Lausanne sont presque tous passés par l’étape Bangkok, au mois d’avril, à l’occasion de SportAccord. Un rendez-vous traditionnel du mouvement olympique où les Japonais ont été attaqués comme au coin du bois par une poignée de fédérations internationales.

La voile s’est inquiétée d’un retard d’une bonne année sur la préparation du site des futures régates olympiques. Le triathlon a exprimé très publiquement son souci quant au niveau de pollution de l’eau où sera disputée la portion de natation. Le judo a accusé le comité d’organisation de faire obstacle à l’utilisation des Mondiaux 2019 à Tokyo comme épreuve pré-olympique. Le baseball et le softball ont émis certaines réserves quant au format des tournois des Jeux de 2020.

A l’évidence, les Japonais ne s’attendaient pas à recevoir une telle volée de questions et critiques en se rendant à Bangkok pour SportAccord 2018. Ils n’y étaient pas préparés. De l’avis général, ils n’ont pas su trouver les mots pour calmer les esprits. Avant de quitter la Thaïlande, John Coates les a prévenus qu’il leur faudrait à l’avenir se montrer moins évasifs au moment de répondre aux questions des fédérations internationales.

Près de trois mois ont passé. Les Japonais ont préparé cette sixième visite de la commission de coordination comme ils l’auraient fait pour la première. Ils sont prêts. Ils n’ont pas d’autre choix.