— Publié le 1 juin 2018

Le CIO veut donner aux athlètes une voix au chapitre

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Effet d’annonce ou avancée historique? Le CIO a annoncé jeudi 31 mai, via un long communiqué, sa décision de sonder les olympiens du monde entier pour élaborer la prochaine version de la Charte des athlètes. Une consultation planétaire présentée par l’organisation olympique comme « la plus vaste jamais menée auprès des athlètes à l’échelon international ».

Hasard ou pas, la communication du CIO intervient à un moment où plusieurs voix se font entendre pour réclamer une plus grande part des premiers acteurs du spectacle olympique, les sportifs, dans l’épais gâteau des Jeux. En tête de liste, les Allemands. Dans un courrier envoyé la semaine passée à leur compatriote Thomas Bach, les membres de la commission des athlètes du comité olympique allemand (DOSB) réclament que les compétiteurs reçoivent à l’avenir un quart des recettes du CIO issues du marketing.

L’organisation olympique n’en est pas encore là. Mais sa décision de consulter les athlètes le laisse penser: elle a compris le message.

A en croire son communiqué, le CIO a procédé par étapes. La Charte a d’abord été discutée par plus de 100 sportifs lors du Forum international des athlètes, organisé en novembre 2017. Une première enquête a ensuite été menée auprès d’environ 200 représentants des athlètes, afin de définir les thèmes, les droits et les responsabilités à inclure dans le document.

La Charte de l’athlète est articulée, dans sa version actuelle, autour de 5 thèmes: 1) Intégrité et sport propre; 2) Gouvernance et communication; 3) Carrière et marketing; 4) Protection des athlètes; 5) Compétitions sportives.

Jeudi 31 mai, les « premiers éléments constitutifs de la Charte de l’athlète » ont été dévoilés par un comité de pilotage composé de 20 représentants (1). La phase suivante, débutée le jour même, sera concrétisée par un sondage à l’échelle planétaire. Les athlètes doivent s’inscrire sur la plateforme Athlete365. En participant à l’enquête, ils se voient offrir « une occasion unique de prendre part à l’un des débats les plus importants ayant cours dans le sport aujourd’hui », dixit le CIO.

L’organisation olympique l’explique dans son communiqué: « Le monde du sport étant en constante évolution, il est primordial de faire davantage entendre la voix des athlètes, de leur donner plus de responsabilités et de les protéger. C’est la raison pour laquelle le comité de pilotage a décidé de préparer un document de référence définissant les droits et responsabilités des athlètes ».

Sarah Walker, la médaillée olympique en BMX, présidente du comité de pilotage, enfonce le clou: « Nous voulons leur donner voix au chapitre, nous voulons nous assurer que les meilleures perspectives d’avenir s’offrent à eux aussi bien durant leur carrière sportive que lorsque celle-ci prend fin. »

Le CIO n’a pas précisé à quelle date prendra fin la consultation des athlètes. Il n’a pas non plus détaillé la façon dont les avis des uns et des autres seraient pris en compte. Aux olympiens de jouer. A eux de parler.

(1) Le comité de pilotage chargé de la rédaction de la Charte des droits et responsabilités de l’athlète est composé des 20 athlètes suivants:

Sarah Walker – Présidente CIO Cyclisme Nouvelle-Zélande
Davide Benetello WKF Karaté Italie
Chantal Brunner WOA Athlétisme Nouvelle-Zélande
Kirsty Coventry CIO Sports aquatiques Zimbabwe
Marsha Cox FIH Hockey Afrique du Sud
Heather Daly-Donofrio IGF Golf États-Unis d’Amérique
Lenka Dienstbach-Wech FISA Aviron Allemagne
Tony Estanguet CIO Canoë France
Chelsey Gotell IPC Sports aquatiques Canada
Penny Heyns FINA Sports aquatiques Afrique du Sud
Gerd Kanter COE Athlétisme Estonie
Hannah Kearney FIS Ski États-Unis d’Amérique
Karo Lelai ONOC Basketball Papouasie-Nouvelle-Guinée
Koji Murofushi OCA Athlétisme Japon
Alexandra Orlando ODEPA/PASO Gymnastique Canada
Rozle Prezelj IAAF Athlétisme Slovénie
Emanuel Rego FIVB Volleyball Brésil
Koen Ridder BWF Badminton Pays-Bas
Enee Udo-Obong ACNOA Athlétisme Nigéria
Peter van Wees IBSF Bobsleigh et skeleton Pays-Bas