— Publié le 15 mai 2018

Aux Etats-Unis, parier sur le sport devient un jeu légal

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Un tournant. Depuis lundi 14 mai, les paris sportifs ne sont plus illégaux aux Etats-Unis. La Cour suprême américaine, la plus haute juridiction aux Etats-Unis, a aboli à une confortable majorité une loi fédérale qui interdisait de parier sur les rencontres sportives. Les magistrats ont voté par 6 voix contre 3 en faveur de l’abolition.

Jusqu’à cette journée du 14 mai destinée à entrer à la postérité, seuls les états du Delaware, du Montana, du Nevada et de l’Oregon autorisaient les paris sportifs. Ailleurs, ils existaient, mais en toute illégalité. Un marché clandestin qui représenterait aujourd’hui, selon une estimation de l’American Gaming Association, environ 150 milliards de dollars.

La Cour suprême à Washington a donné raison à l’état du New Jersey, parti en croisade depuis des années pour obtenir la légalisation des paris sportifs, avec l’espoir de sauver de la banqueroute les casinos d’Atlantic City. Plus d’une dizaine d’États s’étaient ralliés au New Jersey en faisant valoir que le Congrès avait outrepassé son autorité en adoptant cette loi.

Précision: Donald Trump avait lui aussi fait campagne contre cette loi. Il espérait remettre à flots ses casinos du New Jersey.

Les sages de la juridiction américaine ont estimé que la loi de 1992 était contraire à la Constitution. A l’époque, l’abolition des paris sportifs avait été inscrite dans la loi afin de protéger l’intégrité des rencontres. Le texte avait été soutenu par les quatre principales ligues professionnelles, la NFL, la NBA, la MLB et la NHL.

« Les paris sportifs existent, mais ils sont illégaux », a plaidé Theodore Olson, l’avocat du New Jersey.

Dans le sport professionnel américain, l’annonce de l’abolition de la loi a été froidement accueillie. « Peu importe les lois qui seront votées, l’intégrité de notre sport demeure notre plus grande priorité », a commenté David Silver, le commissionner de la NBA. La NHL, de son côté, a annoncé qu’elle allait étudier les effets de cette décision sur son championnat et envisager certains ajustements de son règlement.

Selon une étude menée avant même le jugement de lundi, 32 états pourraient proposer des paris sportifs dans les cinq ans à venir.