— Publié le 30 avril 2018

« Nous rêvons d’un mariage durable avec les Jeux »

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Le surf compte les semaines avant les Jeux de Tokyo. A 816 jours de ses débuts dans le programme olympique, en qualité de sport additionnel, la discipline contient mal son impatience. Mais elle voit déjà plus loin que les prochains Jeux d’été. Paris 2024, puis Los Angeles 2028: la feuille de route est rédigée.

Fernando Aguerre (photo ci-dessous, au centre), le président argentin de la Fédération internationale de surf (ISA), l’a confié à FrancsJeux lors de la dernière édition de SportAccord, du 15 au 20 avril 2018 à Bangkok: les Jeux de Tokyo s’annoncent comme un tournant historique pour la discipline. Interview.

FrancsJeux: A deux ans et quelques mois des Jeux de Tokyo, mesurez-vous déjà l’impact du label olympique sur l’ISA et, plus largement, sur le monde du surf?

Fernando Aguerre: Oui. Nous en sommes encore au stade de la préparation, nous continuons à apprendre. Mais nous ressentons déjà un intérêt accru pour le surf. Dans les fédérations nationales, le financement est plus important, public comme privé. Aux championnats du monde en 2016, nous avions recensé la participation de 26 pays. L’an passé, aux Mondiaux de Biarritz, nous en avons compté 47. Dans la perspective des Jeux, nous développons nos droits commerciaux. Nous avons recruté pour cela une agence américaine, Mindspring Sport, basée en Californie du sud, avec laquelle nous sommes engagés sur un contrat de 3 ans.

Les meilleurs surfeurs du monde seront-ils présents aux Jeux de Tokyo 2020?

Nous en avons aujourd’hui la certitude. Les meilleurs viendront, nous le savons depuis l’an passé. Le format des épreuves olympiques est connu: nous aurons 20 hommes et 20 femmes. Avec un tel règlement, nous devrions pouvoir compter sur la présence de surfeurs venus de 14 ou 15 pays différents.

Comment se présente le site du surf aux Jeux de Tokyo?

Nous en sommes très satisfaits. La compétition se déroulera dans la péninsule de Shiba, à une heure environ de Tokyo, sur un spot de grande qualité, régulièrement utilisé pour des épreuves nationales ou internationales. Nous voulons créer autour de la compétition un véritable festival du surf, avec de la culture, de la musique, du yoga et des initiations. Une ambiance de festival dont nous aurons un aperçu dès l’automne prochain aux Jeux de la Jeunesse 2018 à Buenos Aires. Pour Tokyo 2020, nous sommes en relations quasi hebdomadaires avec le manager du surf au sein du comité d’organisation. Il a voyagé avec nous en début d’année aux Jeux d’hiver de PyeongChang.

 

 

Etes-vous déjà en campagne pour être également choisi comme sport additionnel aux Jeux de Paris 2024?

Nous sommes en campagne pour Paris 2024 et Los Angeles 2028. A Los Angeles, la présence du surf serait assez naturelle. Le surf vient d’être désigné sport officiel de la Californie. Il a été préféré pour ce statut au basket-ball et à tous les autres sports professionnels majeurs. Pour Paris 2024, je sais que plusieurs villes françaises font déjà campagne pour être choisies comme site des épreuves de surf. La France est l’un des pays leaders du surf en Europe. Nous travaillons en parallèle sur ces deux prochains Jeux d’été, mais sans connaître le processus de sélection et de désignation. Et, surtout, sans rien prendre pour acquis. Nous avons l’avantage d’être déjà sport additionnel. Avant de prendre sa décision, l’équipe de Paris 2024 aura pu voir les débuts du surf aux Jeux de Tokyo 2020. Elle pourra juger sur pièces.

Il est facile d’imaginer que vous ne voulez pas rester éternellement un sport additionnel…

En effet. Dès le lendemain de notre élection comme sport additionnel aux Jeux de Tokyo, j’avais dit au CIO que nous voulions rester au-delà de cette première expérience. Au Japon, en 2020, nous allons connaître notre premier rendez-vous avec l’olympisme. Maintenant, nous rêvons d’un mariage durable. Le surf n’est pas seulement un sport de plus dans le programme. Il apporte une plus-value aux Jeux olympiques.