Candidatures

« Nous devons réveiller l’enthousiasme pour les JO »

— Publié le 20 mars 2018

Les Jeux d’hiver de PyeongChang 2018 sont terminés. Le mouvement olympique peut tourner ses regards vers Pékin 2022. L’Asie, encore et toujours. Mais l’Europe croit dur comme fer en ses chances de ramener les anneaux pour l’édition 2026 des Jeux d’hiver. Sion en Suisse, Graz et Schladming en Autriche, Stockholm en Suède, voire Lillehammer en Norvège ou Turin en Italie: les dossiers se multiplient.

Les Valaisans de Sion sont partis les premiers. Mais la perspective d’un référendum le 10 juin 2018, organisé seulement auprès de la population du canton, laisse planer un doute sur la poursuite du projet. En attendant, l’équipe de Sion 2026 se mobilise. René Will, le président du comité paralympique (photo ci-dessous), l’a expliqué à FrancsJeux aux Jeux paralympiques de PyeongChang.

FrancsJeux: Quelle est la vision de Sion 2026 sur le volet paralympique?

René Will: La Suisse est plutôt bien placée sur la question de l’intégration des personnes en situation de handicap. Nous avons signé en 2014 la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées, mais sa mise en application reste encore difficile. Même constant sur l’accessibilité. Une loi fédérale prévoit que tous les transports publics doivent être accessibles en 2023, mais les freins financiers ralentissent le processus. Les Jeux paralympiques à Sion en 2026 pourraient faire avancer les choses. Nous avons l’ambition de laisser un héritage social, culturel et sportif, en motivant notamment les jeunes en situation de handicap à se lancer dans le sport. Pour toutes ces raisons, le projet de Sion est soutenu par toutes les organisations suisses dédiées au handicap, pas seulement par le comité national paralympique.

Où en est aujourd’hui votre campagne de candidature?

Nous avons un référendum prévu dans le canton du Valais le 10 juin prochain. Nous sommes sur le bon chemin, mais nous devons encore renforcer la communication autour de notre projet. Aujourd’hui, elle est notre priorité. Nous devons mieux expliquer aux gens que nous pourrons organiser des Jeux d’hiver sans gigantisme ni déficit. Notre dossier est très clair: nous ne construirons rien qui ne soit pas nécessaire après les Jeux. Mais nous devons continuer à l’expliquer encore mieux au public, dans le Valais et dans le reste du pays.

 

 

Les derniers sondages se révèlent peu favorables au projet…

En effet, les sondages ne disent pas encore oui. Nous en avons conscience. Mais nos arguments commencent à être entendus par la population. Il nous reste environ trois mois pour renverser la tendance. A l’heure actuelle, les discussions restent très rationnelles, elles parlent des coûts et des risques de dépassement budgétaire. Nous devons maintenant toucher les gens dans leur cœur, réveiller les émotions des Suisses pour les Jeux. Notre campagne doit insuffler de l’enthousiasme pour les Jeux d’hiver, pas seulement débattre des questions d’argent.

Plusieurs nouveaux projets ont été évoqués ces derniers mois, notamment en Italie, en Autriche ou en Norvège. L’arrivée possible de nouveaux rivaux est-elle une bonne nouvelle ou un obstacle supplémentaire pour Sion 2026?

L’intérêt de nouveaux pays européens pour une éventuelle candidature aux Jeux d’hiver 2026 peut donner confiance à la population suisse. Il suggère que les risques ne sont pas si grands, puisque nous ne sommes pas les seuls à y aller. Nous le prenons donc plutôt comme une bonne nouvelle. Et nous ne craignons pas cette nouvelle concurrence. Les différents échelons à franchir en Suisse nous ont obligés à être très en avance sur le dossier technique. Nous avons une grande confiance dans la qualité de notre candidature.