Candidatures

Les Jeux en 2028, Los Angeles et Paris n’en veulent pas

— Publié le 22 mars 2017

Paradoxe. Le CIO croyait bien avoir trouvé la solution à tous ses maux en suggérant l’idée, toujours d’actualité, de voter d’un coup pour les Jeux de 2024 et 2028 lors de sa prochaine session, le 13 septembre 2017 à Lima. Il espérait ainsi célébrer deux gagnants et ne plus faire de perdant. Mais son projet se révèle un flop. Il ne plait à personne.

Côté américain, il ne se trouve pas une seule voix au sein de l’équipe de Los Angeles pour envisager même une seule seconde d’accepter le deuxième lot, à savoir les Jeux en 2028. Gene Sykes, le directeur général du comité de candidature de Los Angeles, l’a clairement expliqué la semaine passée: « Nous sommes candidats aux Jeux de 2024, seulement  à ceux de 2024. »

Eric Garcetti, le maire de la cité californienne, a enfoncé le clou au début de cette semaine, à l’occasion du Marathon de Los Angeles. « Nous sommes candidats pour 2024, point final, a-t-il répété au site Insidethegames. Je suis favorable à l’idée d’une réforme (du processus de candidature), elle constitue un enjeu pour l’avenir. Mais le présent concerne seulement 2024. Nous respectons les règles du jeu. Aujourd’hui, ces règles précisent que la compétition est pour 2024. »

Même son de cloche dans le camp français. L’équipe parisienne n’envisage pas non plus de se contenter du deuxième choix. Elle n’en veut pas. Tony Estanguet, le co-président de Paris 2024 (photo ci-dessus), l’a clairement exprimé mardi 21 mars à l’occasion d’une visite à Londres: « Nous ne pouvons pas accepter 2028. Ce n’est tout simplement pas possible. Soit la famille olympique veut faire le choix de Paris pour 2024, soit nous laissons tomber et nous ne reviendrons pas pour 2028. Nous ne sommes pas contre une réforme du processus de candidature, nous la comprenons et la soutenons. Mais notre projet est seulement valable pour les Jeux en 2024. »

A l’image du maire Eric Garcetti, Tony Estanguet se refuse au moindre compromis. Pas question de s’entendre avec les Américains pour un partage du gâteau. Pas question non plus conserver le dossier au frigo pour le ressortir intact quatre ans plus tard. Les Américains savent que les questions de financement, de sites de compétition et de soutien politique pourraient ne pas supporter un report à l’échéance 2028. Les Français adoptent la même position.

Tony Estanguet l’explique : « Tout a été conçu dans la perspective de 2024. Le permis de construire pour le village olympique et pour le village paralympique n’est valable que pour 2024. Et puis, cette candidature de Paris est la quatrième, nous croyons que c’est maintenant ou jamais. Il s’agit de la dernière chance de voir une candidature parisienne pour les Jeux. Après, on peut penser que Paris et la France passeront à autre chose. »

Le CIO est prévenu. Los Angeles et Paris veulent bien d’une réforme du processus de candidature, mais seulement pour la prochaine campagne. Il n’empêche, les quatre vice-présidents de l’organisation olympique, l’Australien John Coates, le Turc Uğur Erdener, l’Espagnol Juan Antonio Samaranch JR et le Chinois Yu Zaiqing, ont été missionnés par Thomas Bach pour pondre un rapport sur un possible double vote à la session de Lima en septembre prochain. Ils doivent en présenter le contenu et les conclusions lors du briefing des villes candidates, les 11 et 12 juillet à Lausanne. Un rapport pour rien?