— Publié le 13 janvier 2017

Avec ses événements sportifs, la France se met au vert

Événements Focus

Le départ n’a pas encore été donné, mais la course est bien lancée. Officiellement, le volet international de la campagne pour Jeux de 2024 ne débute pas avant le 3 février 2017, date de la remise du troisième et dernier volet du dossier de candidature. Ainsi en a décidé le CIO. Aux trois villes en lice de ronger leur frein encore quelques semaines. Mais la France et Paris ont donné dès jeudi 12 janvier un aperçu de leur stratégie. Elle s’annonce résolument éco-responsable.

Grande première dans l’histoire du mouvement sportif: pas moins de 22 organisateurs de grands événements sportifs se sont engagés, à la demande du secrétaire d’Etat français aux Sports, Thierry Braillard, à donner à leur épreuve une touche verte et un vernis très écolo. Un engagement inscrit dans le marbre, signé par les uns et les autres en présence d’un témoin garant du sérieux de l’affaire, WWF France.

La démarche n’a rien d’anecdotique. La liste des signataires en est la preuve, tout comme la nature des 15 engagements prévus par le document. Ils se révèlent assez précis et parfois contraignants pour modifier en profondeur la culture du mouvement sportif.

En tête de liste des signataires, le comité de candidature de Paris aux Jeux de 2024. Engagé avec le WWF depuis le mois de mai 2016, Paris 2024 entend se positionner comme un projet éco-responsable. Tony Estanguet, son co-président, insiste: « La France veut montrer que le sport, à son niveau, participe à la transition énergétique. » Pascal Canfin, le directeur de WWF France, confirme: « Si la France les obtient en 2024, ce seront les Jeux les plus verts jamais organisés. »

Pour le reste, la démarche rassemble le ban et l’arrière-ban du sport français. Un premier contingent de neuf événements sportifs dits récurrents, à l’image du Tour de France cycliste, Roland-Garros, le Marathon de Paris, le Grand Prix de Formula-E ou encore la finale du Top 14 de rugby.

En prime, les principaux rendez-vous majeurs du calendrier sportif au cours de la nouvelle olympiade: les Mondiaux de handball masculin, débutés la veille de la signature, les championnats du Monde 2017 de lutte, canoë-kayak, hockey-sur-glace, surf et ski nautique, les Gay Games et l’Euro féminin de handball en 2018, la Coupe du Monde féminine de football en 2019. Enfin, la candidature de la France aux championnats du Monde de ski alpin en 2023.

Dans tous les cas, une même résolution: respecter 15 engagements, tous assez précis et concrets pour ne plus pouvoir faire dans l’à-peu-près. Une quinzaine d’objectifs à atteindre au plus tard en 2020.

En tête, la nourriture. Tout sauf une plaisanterie. Le texte précise que les organisateurs devront proposer aux participants, spectateurs et collaborateurs « une offre d’alimentation saine (ni trop grasse, ni trop salée, ni trop sucrée), végétaliser l’offre alimentaire, réduire la part de viande en favorisant les protéines végétales ». Pas forcément évident, notamment pour le Tour de France et sa caravane publicitaire. En prime, les organisateurs devront respecter une grille de certification et de zones d’approvisionnements à privilégier, en forçant sans retenue sur le bio et les appellations d’origine contrôlée.

Au rayon transport, la charte exige des organisateurs de grands événements qu’ils atteignent la proportion de 80% de déplacements en « mobilité active », donc en transports en commun ou en covoiturage. Ils devront également réduire de 25% les déchets et les réutiliser à 60%. Egalement écrits noir sur blanc parmi les engagements, le respect des sites naturels, l’optimisation de la consommation d’énergie et d’eau, l’accès à 100% des sites aux personnes à mobilité réduite et aux personnes défavorisées, la promotion d’une action « éco-responsable », la valorisation du rôle des bénévoles et la mise en place de programmes dits « développement durable ».

« La France est la première nation à s’engager à ce point dans le sport durable, s’enthousiasme Thierry Braillard, le secrétaire d’Etat aux Sports. Une première mondiale. » Rien de moins.