— Publié le 4 avril 2016

Le vélodrome de Rio, cauchemar de l’UCI

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A quatre mois et un jour de l’ouverture des prochains Jeux olympiques, il existe encore au moins un président d’une fédération internationale que les mots « Rio de Janeiro 2016 » empêchent de dormir. Brian Cookson, le patron de l’Union cycliste internationale (UCI), est en colère. On le comprend. Le vélodrome reste la dernière construction des Jeux encore très incomplète. La piste n’y est toujours pas posée. Et les organisateurs se refusent à donner une date précise pour la mise en service du site de compétition. Plus grave: l’épreuve pré-olympique, repoussée une première fois du début de l’année au mois de mars, puis aux premiers jours de mai, a finalement été annulée. Elle sera remplacée par un simple entraînement, annoncé pour la première semaine du mois de juin.

Brian Cookson n’en fait pas mystère: la préparation du vélodrome et des compétitions olympiques de cyclisme sur piste le préoccupe et l’inquiète. Il se montre « déçu » par les Brésiliens. Il l’a confié à FrancsJeux.

FrancsJeux: A quatre mois de l’ouverture des Jeux de 2016, quelle est exactement la situation à Rio concernant le vélodrome olympique?

Brian Cookson: Le vélodrome en lui-même, c’est à dire le bâtiment, est terminé. Ses travaux ont pris du retard, mais j’ai pu constater moi-même grâce à une vidéo que la construction du site était bouclée. Mais un problème demeure, un sérieux souci: la piste. Elle n’a toujours pas été posée. Du coup, l’épreuve pré-olympique, déjà retardée, a été purement et simplement annulée. A l’UCI, nous sommes préoccupés par une telle situation. Préoccupés et très déçus par les Brésiliens.

Le retard peut-il être rattrapé?

Bien sûr. Il le sera. Je n’ai aucun doute là-dessus: la piste sera posée à temps pour les Jeux et les épreuves de cyclisme sur piste auront lieu. Mais il reste beaucoup de travail à faire.

Disposez-vous aujourd’hui d’informations précises sur la date où la piste pourra être utilisée par les coureurs?

On nous annonce un entraînement « pré-olympique » au début du mois de juin, rien de plus. Un équipement comme celui-là ne peut pas être terminé la veille des Jeux. Pour en utiliser tout le potentiel et permettre les meilleures performances, une piste doit être prête plusieurs semaines avant le début des compétitions.

A quoi peut-on imputer ces retards?

A toute une chaîne de raisons. Les premiers retards ont été pris dans la construction du bâtiment. Puis les Brésiliens ont changé d’entreprise de construction. Aujourd’hui, le problème vient du délai nécessaire pour acclimater le bois de la piste avant de le poser. La piste des Jeux de Rio est faite d’un bois de Sibérie. Il doit reposer un certain temps pour s’imprégner des conditions du vélodrome. Aujourd’hui, nous en sommes là.

Ces retards compromettent-ils la bonne organisation des épreuves olympiques?

Pour les coureurs, je ne pense pas. Une fois la piste posée, ils pourront s’ils le souhaitent et s’ils en ont la possibilité aller l’essayer. Mais un entraînement ne remplace pas une épreuve pré-olympique pour toutes les questions relatives au transport des spectateurs, à la restauration, aux accréditations…

Que peut faire l’UCI face à une telle situation?

Pas grand-chose. Je vais me rendre sur place, mais je ne suis pas charpentier. Nous ne pouvons pas nous occuper des travaux. Nous sommes prêts à aider les Brésiliens, ils peuvent compter sur notre soutien, mais nos moyens d’action restent limités.

Quelle est la position du CIO face à une telle situation?

Les équipes de l’UCI sont en contacts réguliers avec le CIO. Mais la balle est dans le camp des Brésiliens. Le CIO et l’UCI ne peuvent pas faire accélérer les choses. Les retards ont été provoqués par le comité d’organisation. Il lui revient de les rattraper.