— Publié le 23 mai 2013

Masseglia peut attaquer les gros travaux

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Il était seul en lice. Candidat unique à sa propre succession. Mais il craignait les chiffres d’un scrutin gagné d’avance. Denis Masseglia avait tort de douter de la confiance de ses pairs. Elu pour la première fois à la tête du CNOSF en 2009, pour succéder à Henri Sérandour, l’ancien président de la Fédération française d’aviron l’avait alors emporté avec 76,5% des suffrages. Cette fois, sa victoire a été plus large encore. Reconduit à son poste par 40 des 44 votants du Conseil d’administration, il a obtenu ce jeudi 23 mai  78,6% des suffrages de l’Assemblée générale du CNOSF (396 voix pour 63 contres et 45 blanc). « L’adversaire, ce serait l’abstention », nous avait-il dit quelques jours avant l’élection. Mais elle est restée silencieuse.

Son premier mandat, Denis Masseglia l’avait voulu rassembleur. Il cherchait à « fédérer ». Les chiffres de sa réélection prouvent que le challenge a été plutôt bien relevé. Cette fois, l’ancien professeur de physique, âgé de 66 ans, se lance dans les grands travaux. Il veut, selon ses propres termes « rénover le modèle sportif français. »

Le patron du mouvement sportif aspire à une plus grande autonomie. En clair, il voudrait que le CNOSF, et avec lui les Fédérations nationales, puissent vivre leur propre vie sans l’éternelle « voilure administrative » imposée par les pouvoirs publics. A peine réélu, Denis Masseglia a adressé un message clair à la ministre des sports, Valérie Fourneyron,  en demandant une « meilleure prise en compte des aspirations du sport français » et une réforme de sa gouvernance.

« Le modèle sportif français n’a pas évolué depuis soixante ans. Il faut avancer en prenant en compte tous les aspects : la formation, le rayonnement international, le haut niveau, la pratique pour tous, dit-il. Le modèle actuel du sport français ne répond pas aux défis de demain. »

Parmi eux, une candidature française aux Jeux d’été de 2024. Le président du CNOSF n’évite pas le sujet. Mais il l’évoque encore au conditionnel : « Les JO de 2024 seront peut-être un chantier mais pour qu’il y ait une candidature, il faut qu’il y ait un véritable projet entre trois acteurs principaux : l’Etat, le territoire et le mouvement sportif. Ce n’est pas au coeur de la préoccupation immédiate, et je dis bien immédiate. On va faire les choses étape par étape. Si on veut avoir un rayonnement du sport français, il faut peser à l’international. »

Après le temps de la réélection s’annonce celui des grands chantiers. Rien ne sera simple. Mais, Denis Masseglia le dit et le répète : « Il est urgent de s’y mettre. »