— Publié le 29 novembre 2024

Les Alpes françaises 2030, reculer pour enfin avancer

Événements Focus

Toujours rien. Les semaines passent, les réunions se succèdent et le thermomètre chute. Mais le nom du futur président du comité d’organisation des Jeux d’hiver 2030 dans les Alpes françaises est toujours enveloppé d’un épais écran de fumée.

Le dossier était censé avancer d’au moins une case, jeudi 28 novembre, à l’occasion de la réunion des principaux acteurs du projet à Matignon, autour du Premier ministre Michel Barnier. Il n’a pas bougé d’un pouce. Il aurait même légèrement reculé avec l’annonce d’une nouvelle étape au processus de recrutement de l’homme, ou la femme, censé incarner l’événement olympique et paralympique au cours des prochaines années.

A défaut de sortir un nom de leur chapeau – Martin Fourcade, Vincent Jay et Marie Martinod, tous médaillés olympiques, les plus régulièrement cités -, les participants à la réunion de Matignon se sont mis d’accord sur un point : les candidats au poste de président du comité d’organisation devront en passer par une étude de leur dossier par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique et l’Agence française anti-corruption.

Sur le principe, rien de très exceptionnel pour une fonction publique. Mais la décision interroge. Pourquoi, en effet, avoir attendu aussi longtemps pour décider d’une telle procédure ?

La même démarche sera imposée dans le recrutement du futur directeur général du comité d’organisation. Elle concerne également les autres candidats à la présidence, venus compléter la liste en plus des trois médaillés olympiques. Fabrice Pannekoucke, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, l’a confié à sa sortie de la réunion : « D’autres candidats ont marqué de l’intérêt pour le poste ».

Soyons clairs : la décision de solliciter la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique vise surtout Martin Fourcade. Le multiple champion olympique de biathlon pose un problème aux décideurs : il a conservé plusieurs contrats de partenariat depuis l’arrêt de sa carrière sportive, avec notamment les marques Rossignol et Odlo. A cela, rien d’interdit. Mais sa situation pourrait créer un conflit d’intérêts s’il rechignait à s’en défaire après avoir été choisi pour la présidence du COJO.

La Haute Autorité dispose de huit jours pour se réunir et statuer sur les revenus et le patrimoine des candidats, connus ou encore mystérieux. L’affaire pourrait donc être réglée à la mi-décembre, sous réserve de trouver un consensus.

Voilà pour l’inconnu. Pour le reste, le dossier des Alpes françaises 2030 semble enfin s’éclaircir. Aux rumeurs succèdent désormais quelques certitudes. En voici une première liste.

Le comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques devra s’appuyer sur un bureau exécutif de cinq membres, composé des représentants des deux régions – Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) et Auvergne-Rhône-Alpes (AURA) -, des comités olympique et paralympique, et de l’État. Son président devrait donc disposer d’une marge de manoeuvre plus réduite que Tony Estanguet pour les Jeux de Paris 2024.

Le salaire du président du COJO devrait se situer autour de 200.000 euros annuels, primes comprises. En sa qualité de président des Jeux de Paris 2024, Tony Estanguet émargeait à 270.000 euros.

Le siège du comité d’organisation sera installé en région AURA. Pas un scoop. Mais l’option du Bourget-du-Lac, en Savoie, longtemps évoquée, n’est plus d’actualité. Il a été décidé qu’il sera situé à Lyon, non loin de l’aéroport Saint-Exupéry, pour des raisons essentiellement pratiques. Mais il pourrait être amené à déménager à l’approche des Jeux, pour se rapprocher du coeur de l’événement.

La SOLIDEO 2, l’établissement public en charge de la réalisation des sites pérennes, sera située à Marseille. Sa présidence sera bénévole. Elle sera assurée selon le principe de l’alternance par les deux présidents de région, Renaud Muselier pour PACA, Fabrice Pannekoucke pour AURA. Le premier des deux élus aura le privilège de débuter.