— Publié le 26 août 2019

L’esprit de Paris 2024 soufflera sur l’Euro en 2020

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Le compte-à-rebours a basculé dans une nouvelle année pour les organisateurs des championnats d’Europe d’athlétisme 2020 à Paris. L’événement continental se tiendra dans moins d’un an, du 25 au 30 août, au stade Charléty.

Il sera le premier du genre organisé après des Jeux olympiques. Le premier, également, à dresser son décor dans la capitale française au cours de l’olympiade 2020/2024. Un double challenge. Jean Gracia, le président du comité d’organisation, l’a expliqué à FrancsJeux.

FrancsJeux : Pourquoi ne pas avoir fait le choix d’organiser les championnats d’Europe 2020 au Stade de France, où se dérouleront les épreuves d’athlétisme des Jeux de Paris 2024 ?

Jean Gracia : Le Stade de France est à la fois trop grand et trop cher pour un tel événement. Sa location coûte extrêmement cher. Elle est trop coûteuse pour le Meeting de Paris, l’étape française de la Ligue de Diamant IAAF. Elle l’est d’autant plus pour les championnats d’Europe. En configuration athlétisme, le Stade de France compte 60.000 places. Il n’est pas raisonnable de penser le remplir pendant six jours consécutifs. A Berlin, aux championnats d’Europe 2018, le stade n’a pas toujours été plein.

Quelle serait la capacité idéale d’un stade pour des championnats d’Europe d’athlétisme à Paris ?

Environ 30.000 places. Le stade Charléty en affiche 20 000. Il est sans doute un peu petit et exigu pour des championnats d’Europe, notamment pour les besoins de la télévision et de l’hospitalité.

Combien espérez-vous vendre de places ?

Avec six sessions du soir et cinq en matinée, nous avons 150.000 places à vendre pour le public. Nous avons pour objectif d’en vendre 150 000. La billetterie va débuter le 25 septembre 2019, avec une première phase réservée aux licenciés de la Fédération française d’athlétisme (FFA) et aux clubs de supporteurs des pays étrangers. Un mois plus tard, les places seront accessibles au grand public.

Quel est le budget de l’événement ?

Le budget s’élève à 17 millions d’euros. C’est un budget compliqué. Depuis les championnats d’Europe 2018 à Berlin, European Athletics impose aux organisateurs d’assurer eux-mêmes le financement de la production TV. Par ailleurs, le coût de la sécurité est aujourd’hui très élevé. Il est actuellement estimé à 1,7 million d’euros, soit 10% du budget des championnats d’Europe.

Comment se vend actuellement l’événement aux partenaires privés ?

Nous recherchons quatre partenaires principaux, plus un équipementier. Nous en avons déjà assuré un, la MAIF, par ailleurs partenaire de la FFA. Un deuxième partenariat est en cours de négociation. Il nous reste une année pour trouver les deux derniers.

Les championnats d’Europe 2020 à Paris sont les premiers de l’histoire organisés après les Jeux olympiques. Est-ce un atout ou un handicap ?

Je pense qu’il s’agit d’un avantage. Les athlètes n’auront pas la crainte de se blesser ou de perturber leur préparation avant les Jeux. A Paris, ils auront la possibilité de s’exprimer après Tokyo 2020. Et un titre européen est toujours recherché. La date devrait également s’avérer favorable en termes de billetterie. Le public viendra voir les acteurs des Jeux de Tokyo. Les spectateurs auront l’opportunité de les voir à l’oeuvre, dans le stade. En espérant, bien sûr, que l’équipe de France se montre performante aux Jeux olympiques.

Les championnats d’Europe d’athlétisme 2020 seront le premier événement de la nouvelle olympiade. Pourrez-vous bénéficier d’un effet Paris 2024 ?

Il est difficile de répondre aujourd’hui, car les championnats d’Europe vont se dérouler en même temps que les Jeux paralympiques de Tokyo 2020 (25 août au 6 septembre). La nouvelle olympiade n’aura donc pas officiellement débuté. Mais les discussions ont déjà été entamées avec le COJO Paris 2024. Nous avons l’ambition de travailler ensemble pour bénéficier d’un effet Paris 2024. Une chose est sûre : deux épreuves du programme, les qualifications du saut en longueur, hommes et femmes, se dérouleront en dehors du stade, au Trocadéro, sur un espace aménagé par la Mairie de Paris en face de la Tour Eiffel. Cet équipement temporaire va être disponible dès l’édition 2020 du tournoi de Roland-Garros. Il sera mis à la disposition des fédérations sportives. Nous y ferons également les cérémonies de remise des médailles, du jeudi au dimanche, entre les sessions du matin et du soir. Ce sera pour nous une façon de nous inscrire, dès le mois d’août 2020, dans l’esprit de célébration voulu pour les Jeux de Paris 2024.