— Publié le 21 mars 2014

A Rio, le CIO aimerait arrêter le temps

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La notion du temps diffère souvent d’un continent à l’autre. 868 jours séparent Rio de Janeiro de l’ouverture des Jeux d’été de 2016, les premiers organisés sur le sol brésilien. Au Brésil, ces quelques vingt-neuf mois semblent une éternité. A Lausanne, siège du CIO, ils paraissent très courts. Conduite par la Marocaine Nawal El Moutawakel, la Commission de coordination de l’institution olympique en termine ce vendredi 21 mars de sa sixième visite d’inspection de la ville-hôte des Jeux de 2016. Une tournée de trois jours qui a mis en lumière l’écart parfois immense entre les exigences du CIO et le fonctionnement des organisateurs brésiliens.

Côté brésilien, tout semble aller pour le mieux. Au moins dans le discours. Le comité d’organisation des Jeux de 2016 a profité de la visite de la Commission de coordination pour sortir de ses poches toute une liasse de bonnes nouvelles. En tête de liste, le programme de marketing. Les Brésiliens ont signé quatre juteux contrat de partenariat. Et ils seraient sur le point d’en finaliser dix autres. Avec 14 entreprises à leurs côtés, ils pourraient déjà compter sur environ 80% d’un budget de sponsoring estimé à 2,1 milliards d’euros. Jusqu’ici, tout va bien. Et même mieux que bien.

Autre bonne nouvelle: le calendrier pré-olympique prend plus nettement forme. Le comité d’organisation a annoncé le nom des cinq villes qui accueilleront le tournoi de football: Rio, Sao Paulo, Belo Horizonte, Brasilia et Salvador.  Il a également fait savoir que les test-events se dérouleraient entre juillet 2015 et mai 2016, à l’exception des régates de voile, avancées au mois d’août 2014. Là aussi, le Brésil reste dans les clous.

Ailleurs, l’herbe est moins verte. Les travaux prennent du retard. Un retard qui ne cesse d’inquiéter le CIO. Nawal El Moutawakel a répété, pendant la visite de la Commission de coordination, que les Brésiliens devraient « prendre exemple sur Sotchi », où la « planification a été méticuleuse. » Elle a également appelé les organisateurs à revoir leurs échéances, afin de ne pas se laisser gagner par le temps, et à soigner leur communication en direction de la population brésilienne, pour éviter de rencontrer la même hostilité que pour le Mondial 2014 de football.

Preuve de la réalité du problème: le maire de Rio de Janeiro, Eduardo Paes, a reconnu devant la délégation du CIO que d’importants retards s’étaient accumulés sur de nombreux sites de compétition. Il a également expliqué, à la surprise générale, que le village des médias serait peut-être déplacé de son site initial, pour en réduire les coûts. De son côté, David Howman, le directeur général de l’Agence mondiale antidopage (AMA) a répété que le laboratoire antidopage de Rio devrait être prêt dans les plus brefs délais, afin de pouvoir fonctionner efficacement pendant les Jeux. A J – 868, le compte-à-rebours n’a jamais semblé tourner aussi vite.

Photo: Rio 2016/Alex Ferro