Au lendemain de la lettre ouverte adressée par le Mouvement sportif au Président de la République le 26 octobre dernier, le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) a souhaité réaliser, via les fédérations, une enquête auprès des clubs fédérés afin de mesurer l’impact, notamment financier, de la crise du Covid-19. Pour cela, il leur a été demandé de dresser un état des lieux comparatif de leur situation entre fin octobre 2019 et fin octobre 2020.
Avec les retours de 44.414 clubs, cette enquête enregistre un record de participation avec près d’1/3 des clubs fédérés participants. Elle a mis en lumière des différences notables entre les sports : si 26% des clubs ayant répondu ne constatent pas une perte significative d’adhérents en 1 an, 74% d’entre eux déclarent en revanche et en moyenne une perte de 26% de licenciés en raison de l’épidémie.
Au-delà de la perte de cotisations, 78 % des clubs confirment avoir enregistré une perte économique sur d’autres secteurs tels que la baisse de ressources liées au partenariat et au mécénat, la réduction voire la suppression totale de revenus de billetterie ainsi que la diminution de subventions…
A ce stade de l’analyse, sur un échantillon représentatif de 36.000 clubs, on constate déjà un déficit de recettes d’un montant de 376 millions d’euros, dont 260 millions de pertes de cotisations et 116 millions de pertes « autres » (subventions, partenariats, billetterie…), avant la prise en compte d’autres pertes plus spécifiques.
Ces sommes sont révélatrices des difficultés prévisibles que vont rencontrer clubs et fédérations dans ce contexte de contraintes sanitaires persistantes. Elles montrent aussi toute la nécessité d’un soutien supplémentaire rapide dans le cadre des conventions d’objectifs des fédérations et des Projets Sportifs Fédéraux gérés par l’Agence Nationale du Sport.
Parallèlement, il est plus qu’essentiel de prévoir d’ores et déjà la mise en place d’un « Pass Sport » qui serait une aide aux familles pour inciter les Français à faire du sport en club dès que cela sera possible.
Le Mouvement sportif est à l’arrêt et il a hâte de reprendre une activité normale au service de la société française. Il a besoin d’être accompagné et soutenu dans cette perspective.