— Publié le 6 novembre 2023

Pour Milan-Cortina 2026, le CIO met son veto

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Le feuilleton continue. Il réserve encore son lot de surprises. L’interminable va-et-vient entre le CIO et les organisateurs des Jeux d’hiver de Milan-Cortina 2026 sur l’épineuse question de la piste de bobsleigh, luge et skeleton vient de connaître un nouvel épisode. Cette fois, le premier rôle revient à l’instance olympique.

L’agence Associated Press rapporte que le CIO a balayé en fin de semaine passée la dernière option mise sur la table par les organisateurs italiens : une rénovation de la piste de Cesana, dans le Piémont, utilisée pour les Jeux d’hiver de Turin en 2006. Le projet avait été évoqué quelques jours plus tôt par l’équipe de Milan-Cortina 2026 comme une alternative italienne à une remise en service de la piste historique de Cortina d’Ampezzo. Pour le CIO, il n’en est pas question.

Bref rappel des faits. A la mi-octobre, le président du comité d’organisation, Giovanni Malago, a profité du rapport de Milan-Cortina 2026 devant la 141ème session du CIO à Mumbai pour annoncer que les trois disciplines de glisse ne pourraient pas se disputer en Italie. Il a évoqué une décision prise quelques jours plus tôt par la Première ministre, Giorgia Meloni.

Giovanni Malago a précisé que le comité d’organisation allait donc se pencher sur les différentes options à l’étranger. L’Autriche en est une, avec la piste d’Igls, non loin d’Innsbruck. La Suisse en est une autre, avec Saint-Moritz.

L’affaire semblait pliée, mais un énième rebondissement a brouillé les pistes. Mardi 24 octobre, une réunion au sommet a rassemblé à Milan tous les acteurs du projet, dont le ministre italien des Sports, Andrea Abodi, les maires de Milan et de Cortina d’Ampezzo, les présidents de la Lombardie et la Vénétie, plus l’équipe dirigeante de Milan-Cortina 2026. Au terme des débats, il a été annoncé que le gouvernement aurait retourné sa veste et privilégierait une option italienne. En tête de liste, Cesana et sa piste olympique, ouverte pour les Jeux de Turin 2006 mais refermée six ans plus tard.

Seul ennui, mais de taille : le CIO n’en veut pas. L’instance olympique n’a rien contre Cesana, gros village d’un millier d’âmes posé comme un oubli au pied du col de Montgenèvre. Mais l’instance olympique s’oppose à l’idée de dépenser quelques dizaines de millions d’euros dans la rénovation d’un équipement dont l’inutilité n’est plus à démontrer : la piste n’a plus servi depuis plus de dix ans.

« Le CIO a été très clair ces dernières années sur le fait qu’aucun site permanent ne devrait être construit s’il n’y a pas de plan d’héritage clair et viable, a expliqué l’instance dans un communiqué envoyé à AP. A ce stade de la préparation, seules les pistes existantes et déjà opérationnelles doivent être prises en compte. »

Le message est clair : les Italiens peuvent oublier toute idée de rénovation. A la place, ils doivent se montrer plus pragmatiques en allant chercher ailleurs ce qui n’existe plus chez eux : une piste de bobsleigh, luge et skeleton en état de fonctionnement. Dans sa déclaration, le CIO enfonce le clou en ajoutant que « le nombre de centres de glisse est actuellement suffisant pour le nombre d’athlètes et de compétitions. »

Fin de l’histoire ? Probable. Mais, prudence, le point final a déjà posé à plusieurs reprises sur ce chapitre, avant d’être effacé au gré des va-et-vient des autorités italiennes.

En attendant, la cote des options suisse et autrichienne vient de grimper d’un coup. La piste d’Igls, surtout, semble tenir la corde. Située à environ 160 kilomètres de Cortina, elle est nettement plus proche que le site de Saint-Moritz (320 kilomètres). Et les Autrichiens n’ont jamais caché leur souhait de faire équipe avec Milan-Cortina 2026 pour les épreuves de glisse.

Précision tout sauf anecdotique : deux des trois candidats aux Jeux d’hiver 2030 possèdent déjà une piste de bobsleigh, luge et skeleton aux standards olympiques. Et, surtout, en état de marche. La Suisse avec Saint-Moritz, la France avec La Plagne. La Suède ne peut pas en dire autant. Mais les porteurs du projet ont déjà expliqué qu’ils se tourneraient vers un pays voisin, la Lettonie, où la piste de Sigulda peut répondre à tous les critères.