— Publié le 24 janvier 2022

A Pékin, le thermomètre chute et les cas grimpent

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J – 11 avant l’ouverture des Jeux d’hiver de Pékin 2022. Onze jours, soit moins de 300 heures. Mais l’événement olympique ne parle toujours pas de sport. Pas encore. La crise sanitaire continue de dominer l’actualité, les questions et les discussions.

Dimanche 23 janvier, les organisateurs chinois ont révélé avoir enregistré 72 cas de COVID-19, au soir du samedi 22 janvier, parmi les 2.586 accrédités arrivés en Chine depuis le 4 janvier. Le décompte est donc lancé. Il sera mis à jour au quotidien, au moins jusqu’à la fin des Jeux paralympiques.

Nouvelle rassurante : aucun des cas recensés depuis la mise en service de la bulle sanitaire ne concerne des athlètes ou officiels des délégations. Ils étaient 171 à avoir posé le pied sur le sol chinois depuis l’étranger au cours de la même période.

Dans le détail, la répartition des cas de COVID-19 parmi la famille olympique affiche un certain équilibre : 39 d’entre eux ont été découverts lors des tests effectués à l’aéroport international de Pékin, seul point d’entrée autorisé pour les accrédités étrangers ; les 33 autres cas ont été enregistrés à l’intérieur de la bulle.

Toujours selon les organisateurs, 336.421 tests PCR ont été effectués parmi les accrédités entre le 4 et le 22 janvier. A la différence des Jeux de Tokyo, la totalité des visiteurs étrangers (athlètes et encadrement, officiels, médias…) sont soumis à des tests de dépistage quotidiens pendant leur séjour à Pékin.

Commentaire de Brian McCloskey, le responsable du groupe d’experts médicaux de Pékin 2022 : « Nous n’avons jamais fixé un objectif de zéro cas, même dans le système en circuit fermé mis en place pour les Jeux. Les premiers résultats des tests sont cohérents, en phase avec ce que nous avons connu l’été dernier aux Jeux de Tokyo. »

En parallèle, le CIO et le comité d’organisation ont annoncé avoir légèrement revu à la baisse le curseur de sensibilité des tests PCR effectués auprès des participants étrangers. Un reportage de Radio Canada diffusé la semaine passée avait semé le doute quant à la pertinence de certains résultats positifs. Il suggérait que les tests à la chinoise allaient jusqu’à détecter les débris de virus mort, faisant courir le risque à des visiteurs contaminés récemment d’être faussement détectés positifs.

Le seuil de positivité a été abaissé de 40 à 35 pour entrer au village des athlètes. Par ailleurs, les cas positifs seront déclarés hors de danger après trois tests négatifs enregistrés pendant trois jours consécutifs.

Toujours au rayon sanitaire, les autorités de Pékin ont lancé dimanche 23 janvier une opération de dépistage de masse dans le district de Fengtai, où vivent près de 2 millions de personnes. La raison : la découverte parmi la population de 25 cas de COVID-19. Dès l’annonce de cette mesure, les habitants du district ont fait la queue sur les trottoirs, devant les centres de dépistage, malgré un sol enneigé et une température inférieure à zéro degré.

La capitale chinoise doit « prendre les mesures les plus résolues, les plus décisives et les plus strictes pour bloquer la chaîne de transmission de l’épidémie« , a déclaré un porte-parole de la municipalité, Xu Hejian, lors d’une conférence de presse.

La veille, les organisateurs chinois ont pris possession du stade olympique, le Nid d’oiseau de Pékin, pour une deuxième répétition de la cérémonie d’ouverture. Selon la chaîne CCTV, elle a mobilisé 4.000 participants (ils étaient 15.000 artistes et figurants pour l’ouverture des Jeux de Pékin 2008), dont le plus jeune seulement âgé de 5 ans.

Aucun détail du spectacle n’a filtré. Mais l’agence Xinhua annonce que la cérémonie d’ouverture a été raccourcie pour tenir en seulement 100 minutes. En cause, les températures très hivernales (il faisait – 5° samedi soir pendant la répétition). Et, encore et toujours, la crise sanitaire.