Candidatures

Pour le Mondial 2026, le Maroc veut jouer l’attaque

— Publié le 24 janvier 2018

Après l’Afrique du Sud en 2010, le Maroc en 2026? Sur le papier, le scénario ne semble pas le plus crédible. Mais la candidature marocaine au Mondial de football en 2026 croit dur comme fer en ses chances. Son équipe l’a répété sans lassitude mardi 23 janvier à Casablanca, à l’occasion de la conférence de presse de présentation du logo de campagne, une étoile entourée de feuilles rouges, symbole de « l’unité et l’éclat ».

Pour sa cinquième tentative, le royaume marocain se présente en élève assidu et sérieux, mais sans s’interdire une position offensive. « Ce n’est pas une candidature de figurant, c’est une vraie candidature », a martelé son président, Moulay Hafid Elalamy, convaincu d’avoir retenu les leçons des échecs passés.

« La FIFA sait que nous sommes capables de réaliser de grandes compétitions. La stabilité de notre pays pour les investisseurs est un atout. Le Maroc est à 14 km de l’Europe et le fuseau horaire joue en notre faveur. Le fan de football va découvrir un pays tolérant, authentique, et passionné de football », a énuméré Moulay Hafid El Alamy au moment de lister les forces du dossier, en concurrence avec la candidature conjointe des Etats-Unis, du Mexique et du Canada, annoncée largement favorite.

Le président du comité d’organisation insiste: « Le Maroc sera prêt au niveau des infrastructures. Nous ne ferons que les investissements nécessaires et structurés pour l’avenir du MarocNous allons mettre toute notre énergie, notre dossier est et sera irréprochable. Certains disent qu’on a pris du retard, mais nous sommes capables d’une « remontada ».

 

Voilà pour les intentions et les promesses. Classiques, voire attendues. Reste l’essentiel, la stratégie. Pour cette première élection où tous les pays membres auront droit à une voix, le Maroc veut jouer la carte de l’unité africaine. Il compte sur un appui massif et sans nuance de la Confédération africaine de football (CAF), dont le président, Ahmad Ahmad, a appelé les fédérations nationales à voter en masse pour le dossier marocain.

Un soutien sans faille du continent africain assurerait 53 voix au Maroc. Il en faudra 104 pour décrocher la timbale, le 13 juin 2018, pendant le congrès de la FIFA à Moscou. Pour les trouver, l’équipe de candidature s’est choisie deux ambassadeurs à la dimension planétaire, le Camerounais Samuel Eto’o et l’Ivoirien Didier Drogba. Elle a également recruté l’agence britannique Vero Communications, associée aux succès de Rio 2016, Qatar 2022, et plus récemment Paris 2024.

A moins de 5 mois du vote, le Maroc est lancée dans une course contre la montre. Pour refaire son retard, sa candidature ne s’interdira pas d’attaquer de front le concurrent américain. L’opération a déjà commencé. « Nous devons humaniser le football. Les déplacements des fans seront plus faciles chez nous », a avancé Fouzi Lekjaa, le président de la Fédération royale marocaine de football.

Moulay Hafid Elalamy, récemment nommé par le roi Mohammed VI à la tête du comité de candidature, se montre plus offensif. « Un de nos concurrents est classé comme le pays le plus dangereux au monde, a-t-il suggéré mardi 23 janvier, en référence au Mexique. Le Maroc est l’un des pays les plus sûrs au monde. » La bataille est engagée.