— Publié le 27 juillet 2016

Sophie LORANT

Francophones

Trente-septième épisode: la Française Sophie Lorant, directrice des relations internationales du comité de candidature de Paris pour les Jeux olympiques et paralympiques de 2024.

FrancsJeux: Quel a été votre parcours dans le mouvement sportif ?

Sophie Lorant: Il a débuté tardivement, après une expérience de journaliste et un passage par la politique. Mon diplôme de Sciences-Po Paris en poche, j’ai effectué une première mission en Angola pour Handicap International. Puis j’ai bifurqué vers le journalisme. Pendant cinq ans, j’ai été JRI (journaliste reporter d’images), pour France 2, France 3 et TF1. J’ai monté ma boîte de production audiovisuelle, où j’alternais des sujets consacrés aux droits de l’homme et des activités plus commerciales dans la publicité. Cette expérience m’a amenée en Afrique. J’ai ainsi visité une vingtaine de pays sur l’ensemble du continent. A l’occasion d’un long métrage, j’ai rencontré Fadela Amara, alors secrétaire d’Etat à la Ville. Le courant est passé. Elle m’a proposé de travailler à ses côtés comme conseillère parlementaire. J’ai accepté. Pendant 17 mois, j’ai découvert le monde politique. Au terme de cette expérience, j’ai eu l’opportunité de rejoindre en 2009 le comité d’organisation des Jeux de Londres en 2012, où je m’occupais des comités nationaux olympiques africains. Je venais de mettre un pied dans le mouvement sportif. Je ne l’ai plus quitté. Après les Jeux de Londres, j’ai séjourné une année en France, où j’ai travaillé pour Sportfive Afrique et pour l’ACNOA, avant de rejoindre Bakou et le comité d’organisation des premiers Jeux Européens. J’en étais la responsable des relations avec les comités nationaux olympiques.

Quel est aujourd’hui votre rôle ?

Je suis directrice des relations internationales de la candidature de Paris pour les Jeux de 2024. Mon rôle consiste à présenter notre projet et notre vision des Jeux aux 91 membres du CIO, issus de 65 pays différents. Après mes expériences à Londres 2012 puis Bakou 2015, je connais aujourd’hui très bien le milieu de l’olympisme.

Que représente à vos yeux la francophonie sportive ?

Une formidable occasion d’échanges et de partage. Nous disposons d’une langue commune, le français. Mais la francophonie doit vivre par des faits et des actes. Le sport représente, à mes yeux, l’une des façons de faire vivre la francophonie.

Qu’attendez-vous des Jeux de Rio 2016 ?

J’en attends énormément. Contrairement à ce que beaucoup peuvent prédire, je pense que ces Jeux de Rio vont être un succès. Les problèmes vont se dissiper. L’équipe de Paris 2024 y sera très largement représentée. Pour certains d’entre nous, ces Jeux seront les premiers vécus de l’intérieur. Ils vont permettre à ces novices de se laisser séduire par l’événement et par sa dimension, d’attraper le virus. Sur un plan plus personnel, les Jeux de Rio constituent une occasion de discuter avec toute la famille olympique. Ils vont également nous permettre de voir, sur le terrain, ce que les Brésiliens ont réussi de meilleur dans leur organisation.

Les valeurs et la pratique du sport peuvent-elles selon vous favoriser le « vivre ensemble » ?

Le sport possède une puissance incroyable. A tous les niveaux. Il peut réussir à faire se parler deux nations qui ne parlent plus. Grâce au sport, les deux Corée ont défilé ensemble, l’Azerbaïdjan et l’Arménie ont joué l’une contre l’autre. Je crois en la trêve olympique. Individuellement, échanger une balle avec quelqu’un constitue un premier pas vers un dialogue. A mes yeux, rien n’est plus beau qu’un village olympique.