— Publié le 23 mai 2016

Jean-Christophe ROLLAND

Francophones

Vingt-huitième épisode: le Français Jean-Christophe Rolland, président de la Fédération internationale d’aviron (FISA)

FrancsJeux: Quel a été votre parcours dans le mouvement sportif?

Jean-Christophe Rolland: Mon engagement dans le mouvement sportif international a débuté pendant ma carrière de rameur, puisque j’ai été membre de la commission des athlètes de la FISA à partir de l’année 1994. J’en ai été président en 2002, deux ans après l’arrêt de ma carrière sportive. A ce titre, j’étais membre du Conseil de la FISA. En 2004, à l’occasion des Jeux d’Athènes, j’ai été élu au comité exécutif de la FISA. J’y suis resté jusqu’en 2011. En septembre 2013, j’ai été élu à la présidence de la FISA, où j’ai succédé au Suisse Denis Oswald.

Quel est aujourd’hui votre rôle?

Je préside la FISA depuis bientôt trois ans. Mais j’ai cherché, depuis mon élection, à me connecter au maximum avec le monde du sport dans sa globalité. Il me semble fondamental de nos jours, dans l’univers sportif, de savoir sortir de sa propre discipline. Je suis donc membre de l’ASOIF. Par ailleurs, Thomas Bach m’a demandé de faire partie de la commission « durabilité et héritage » du CIO, où je participe également à plusieurs groupes de travail.

Que représente à vos yeux la francophonie sportive?

L’influence francophone diminue d’année en année. Elle a été mise à mal par le rouleau compresseur anglo-saxon. L’aviron n’échappe pas au phénomène. Le français y occupait une grande place, notamment dans les règles et les instructions de départ. Elle se réduit. Mais nous continuons à éditer également en français, langue officielle de la FISA avec l’anglais, les documents officiels et les statuts de notre organisation.

Qu’attendez-vous des Jeux de Rio 2016?

Une belle fête du sport, une réussite à la hauteur des attentes, une visibilité sur le monde pour des sports moins médiatiques comme l’aviron… Nous avons connu des difficultés dans la préparation des Jeux de Rio, à cause de la situation délicate du Brésil. Mais j’espère que les efforts réalisés actuellement, et ceux qui seront consentis jusqu’au dernier moment, permettront de vivre des grands Jeux. L’aviron a la chance de bénéficier d’un site idéal, au cœur du dispositif, en pleine ville. Nous espérons pouvoir en tirer profit pour montrer notre sport sous son meilleur visage.

Les valeurs et la pratique du sport peuvent-elles, selon vous, favoriser le « vivre ensemble »?

Le sport est même, à mes yeux, l’élément le plus fédérateur. Je n’en vois pas d’autre, aujourd’hui, capable de rassembler les gens et les fédérer autour d’un sujet positif. La cohésion sociale passe par le respect. Or, cette valeur fondamentale pour la cohésion sociale est inculquée aux sportifs dans leur apprentissage d’une discipline. Le respect des règles, de l’adversaire et de ses coéquipiers.