— Publié le 18 juin 2025

Le CNOSF à l’aube d’une ère nouvelle

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Dix mois après la clôture des Jeux olympiques de Paris 2024, le Mouvement olympique français ouvrira un nouveau chapitre ce jeudi. Le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) élira en effet sa nouvelle présidente, Amélie Oudéa-Castéra, unique candidate à la succession de David Lappartient. L’ancienne ministre des Sports a battu le rappel ces derniers jours pour ne pas banaliser ce rendez-vous. « Cela reste une échéance démocratique très forte, on a besoin de la mobilisation de tous, insistait-elle dans un entretien accordé à Francs Jeux. C’est important de remporter une large adhésion pour pouvoir ensuite peser de manière forte et unitaire ». Et tenir sa promesse de bâtir un CNOSF « fort, moderne et utile », pour assurer l’héritage des Jeux.

Rassembler, malgré les attaques

La future présidente, qui estime « qu’il y avait une sorte de force irrésistible dans cette campagne », doit convaincre largement pour asseoir sa légitimité. Lundi, Didier Seminet a officiellement informé le CNOSF de son retrait. L’instance a publié un court communiqué pour indiquer qu’elle prenait « acte de cette décision ». Le président de la Fédération française de baseball et de softball n’a pas retenu ses coups pour autant. Il l’avait fait sur LinkedIn le 7 juin, au moment d’annoncer qu’il jetait l’éponge. Il a recommencé lundi, sur Facebook, dans un texte adressé à David Lappartient.

Il y dénonce des manquements à la neutralité et des inégalités de traitement, citant « des pressions politiques et institutionnelles », « l’utilisation de Roland-Garros à des fins électorales », « l’utilisation partisane des réseaux sociaux fédéraux », « l’inaction du comité de déontologie du CNOSF » ou encore « l’accueil inéquitable des candidats par certaines fédérations ». Des points qui « engagent la crédibilité de notre institution, la sincérité de son fonctionnement démocratique, et la confiance que peuvent lui accorder les acteurs du sport français », alerte-t-il, espérant semer des graines dans l’esprit des votants.

« À côté de la plaque », répondait l’ex-ministre, notamment concernant le feu vert de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique – chargée de prévenir les conflits d’intérêts – à l’égard de sa candidature : « La HATVP m’a bien autorisée à avancer dans mon projet de candidature. J’ai tenu informée la présidente de la commission de déontologie à chaque étape du processus HATVP. La présidente a pris bonne note de l’analyse juridique de la HATVP et considéré qu’elle me permettait valablement de déposer mon dossier de candidature. Le comité de déontologie a ensuite validé sans réserve ce dossier de candidature. » L’ampleur de son score ce jeudi sera un bon indicateur du niveau de confiance placée en elle.

Une partie du CA déjà connue

Du suspense, il y en aura ailleurs : 71 personnes briguent les 45 sièges mis en jeu au conseil d’administration. Chez les fédérations de catégorie 1, on compte 29 candidats pour 23 places, dont des médaillées olympique comme Sarah Ourahmoune (boxe) et Astrid Guyart (escrime), ainsi que des présidents de fédérations comme Fabien Saguez (ski), Michel Callot (cyclisme), Philippe Bana (handball), Eric Tanguy (volley), Gilles Erb (tennis de table) ou Cédric Gosse (triathlon), soutien fidèle d’Amélie Oudéa-Castéra. Les catégories 2, 3, 4 et 5 se partageront un total de 14 sièges, en sachant que deux places sont déjà pourvues. En effet, seuls deux candidats – Cédric Terret et Véronique Moreira – se présentent au titre de la catégorie 4 (fédérations scolaires ou universitaires), qui compte obligatoirement deux représentants.

Cinq autres membres du CA sont déjà connus compte tenu du nombre de candidats et de sièges : Marie Martinod et Axel Clerget seront élus comme représentants de la commission des athlètes de haut niveau (CAHN), Hervé Liberman et Laurence De Jaeghere au nom des CROS/CTOS et des CDOS, ainsi que Philippe Ausseur, président de la Ligue nationale de basket, en tant que représentant des ligues professionnelles. Dans le collège des personnalités qualifiées, enfin, neuf personnes lorgnent les trois sièges mis en jeu. Comme le président, tous les membres du CA seront élus pour quatre ans. Une période particulièrement clef pour le sport français, entre la gestion de l’après-Paris 2024 et la préparation des Alpes 2030.