— Publié le 13 avril 2025

Marco Scolaris, un dernier mandat pour laisser l'escalade au sommet

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On ne change pas une équipe qui gagne. La formule peut résumer la décision des membres de la Fédération internationale d’escalade (IFSC) de reconduire Marco Scolaris pour un cinquième mandat samedi à Larnaca (Chypre). L’Italien dirige la FI depuis sa création, en 2007, et les résultats parlent pour lui : sous son leadership, l’escalade a intégré le programme des Jeux olympiques et a réussi à s’y installer pour de bon. Un sacré tour de force. Contrairement à la précédente élection, en 2021, Scolaris avait un adversaire en la personne du Belge Tijl Smitz. L’outsider n’a cependant pas pu détrôner le président sortant, qui a recueilli 57,8 % des voix.

Los Angeles 2028, l’apogée dont l’escalade rêvait

L’Assemblée générale de l’IFSC a choisi la continuité en renouvelant sa confiance à Marco Scolaris, premier et unique président de l’histoire de l’instance. Le dirigeant de 66 ans a l’avantage de pouvoir présenter un excellent bilan. Présente pour la première fois à Tokyo, puis confirmée à Paris, l’escalade franchira une nouvelle étape aux Jeux olympiques à Los Angeles en se déclinant en six compétitions. Hommes et femmes pourront tous viser des médailles en vitesse, en bloc et en difficulté, là où le programme se limitait à la vitesse et au combiné jusqu’à présent. « Depuis le tout début de notre parcours olympique, nous avons toujours eu pour objectif d’offrir trois opportunités de médailles à nos athlètes. Chacune de nos disciplines a ses propres forces, et tout le monde pourra désormais les voir à LA28. Je suis heureux d’en être à ce stade de notre histoire », déclarait-il quelques jours plus tôt.

Pour enfoncer le clou, l’escalade a gratté huit quotas supplémentaires et pourra donc envoyer 76 athlètes (38 hommes, 38 femmes) à Los Angeles, contre 68 à Paris. Difficile d’espérer mieux pour un sport aussi jeune. Au-delà de la scène olympique, Marco Scolaris peut se targuer d’avoir conquis de nouveaux territoires en emmenant pour la première fois la Coupe du monde d’escalade sur le continent sud-américain, au Brésil, le mois prochain (16-18 mai). Une étape supplémentaire dans l’expansion de la discipline. Les dernières semaines ont aussi vu l’IFSC conclure plusieurs partenariats : la fédération a en effet prolongé son accord de diffusion en Europe avec Warner Bros Discovery pour quatre années supplémentaires et a signé avec Euroholds pour en faire le partenaire exclusif du classement de la Coupe du monde. De quoi donner encore plus de crédit au président sortant.

Une équipe de refugiés, l’eSport et l’IPC en ligne de mire

Dans son manifeste, Scolaris a annoncé la couleur de son nouveau mandat : rebranding de l’IFSC avec un nouveau logo, création d’une équipe d’athlètes réfugiés en 2027, investir dans la recherche pour le recyclage des prises et des volumes, réduire de 50 % les émissions carbone opérationnelles d’ici 2028 et non plus d’ici 2030, inclure l’escalade au programme d’événements régionaux comme les Jeux méditerranéens, les Jeux du Commonwealth et les Jeux de la solidarité islamique, etc. Une chose est sûre : ce mandat sera son dernier. En 2023, l’Assemblée générale avait en effet approuvé une exception à la limitation du nombre de mandats afin de lui permettre de se représenter en 2025.

« Mon objectif est de garantir une transition en douceur, de consolider nos acquis, d’améliorer les domaines dans lesquels nous ne maximisons pas encore notre potentiel, d’aider de nouvelles régions et de nouveaux pays du monde, main dans la main, à offrir l’escalade à tous », expliquait-il dans sa lettre de motivation. L’Assemblée générale a justement ratifié l’intégration des fédérations congolaise et irakienne, portant à 101 le nombre de fédérations nationales membres de l’IFSC. Les statuts de l’instance ont également été modifiés sur deux volets : le para sport, pour « faciliter l’obtention du statut de membre de l’IPC », et l’eSport, en reconnaissant formellement « l’eClimbing et l’ePara Climbing en tant que disciplines officielles de l’IFSC ». Des amendements approuvés à l’unanimité, qui « renforcent la position de l’IFSC, élargissent les possibilités de compétition et alignent l’organisation sur les tendances sportives internationales ». L’escalade a déjà gravi un Everest, et Marco Scolaris veut qu’elle y reste.