— Publié le 20 juillet 2015

Sepp Blatter, un sortant toujours aussi présent

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Mais que fait Sepp Blatter? La question mérite d’être posée, mais bien malin qui pourrait oser une réponse. Poussé à la démission par le plus grand scandale de corruption l’histoire du football, le dirigeant suisse se comporte actuellement de plus en plus comme le président de la FIFA qu’il a été pendant 17 ans. Dimanche soir, il a réuni à Zurich, dans un grand hôtel, l’ensemble de ses vice-présidents, dont Michel Platini. Ce lundi 20 juillet, il doit présider un comité exécutif extraordinaire, avant de faire face à la presse pour la première fois depuis le début du « Fifagate ».

A l’ordre du jour de la réunion de ce lundi, la date du congrès extraordinaire électif. Les principaux dirigeants du football mondial sont censés en discuter, afin de se mettre d’accord une bonne fois pour toutes. Ils en auraient déjà causé longuement dès hier soir, mais sans vouloir en dire très long. A sa sortie de la salle, Michel Platini s’est montré souriant face aux reporters présents à l’hôtel Baur du Lac. Mais le patron de l’UEFA s’est refusé à tout commentaire. Mystère sur toute la ligne. Tout juste sait-on, à ce stade de l’histoire, que le congrès électif devrait se tenir entre décembre 2015 et février 2016. A Zurich, comme toujours.

Rien n’a filtré non plus sur l’identité de possibles futurs candidats à la succession de Sepp Blatter. Le Prince Ali de Jordanie, battu en mai dernier par le président sortant, a déjà annoncé qu’il repartait pour un tour. Le Brésilien Zico s’est lui aussi déjà déclaré. Les autres attendent sagement, se refusant pour l’instant à sortir du bois. Selon les statuts de la FIFA, les postulants devront déposer leur dossier au moins quatre mois avant la date de l’élection et présenter leurs soutiens.

Autre sujet de discussion, ce lundi 20 juillet à Zurich: les reformes de la FIFA. Là aussi, tout le monde semble avoir un avis, mais les langues peinent à se délier. L’universitaire suisse Mark Pieth, mandaté par Sepp Blatter pour réfléchir à la question, suggère selon l’AFP « un encadrement du rôle du comité exécutif, une limitation du nombre de mandats du président et une révision du système de vote. » Pas mal. Mais sans doute insuffisant pour faire vraiment tomber de l’arbre les fruits les plus pourris.

Seule certitude: le comité exécutif se réunit, ce lundi, sans l’un de ses 25 membres. Le Brésilien Marco Polo del Noro a prévenu ses pairs de la FIFA qu’il ne pourrait les rejoindre à Zurich. Officiellement, il est retenu au Brésil par des « affaires importantes ». A moins qu’il ne craigne voir débarquer à son hôtel de Zurich des policiers suisses, un risque toujours réel lorsqu’il est question de la FIFA.