— Publié le 9 mars 2018

Jang Singi, francophile et volontaire

PyeongChang 2018

Son français est parfois hésitant. Il s’en excuse, mais sans jamais abandonner son immense sourire. Jang Singi, 53 ans, producteur et réalisateur à la télévision sud-coréenne, est volontaire francophone aux Jeux paralympiques de PyeongChang.

Il avait enfilé la même tenue quelques semaines plus tôt, aux Jeux olympiques. Il était alors basé au village des athlètes de Gangneung, dédié aux disciplines de la glace. Les organisateurs l’avait affecté à la délégation française. Cette fois, Jang Singi a pris possession avec quatre autre bénévoles francophones d’un bureau étroit au 7ème étage de l’immeuble occupé par la France au village de PyeongChang.

Entre les deux événements, ses journées se ressemblent. « Je sers d’interprète aux athlètes français et à leur encadrement, je les accompagne dans leurs démarches, énumère-t-il. Et je les conduis partout où ils ont besoin de se rendre. » Il l’avoue avec diplomatie: l’ambiance n’est pas tout à fait la même. « Aux Jeux olympiques, les Français ont été très gentils, rien à dire. Mais je les trouve encore plus agréables aux Jeux paralympiques. »

Son histoire commune avec la langue française remonte à plus de 20 ans. Il la raconte en laissant remonter avec plaisir des souvenirs jamais enfouis. « Je suis venu à Paris pour mes études. J’étudiais le cinéma. J’y suis resté 7 ans. En débarquant dans la capitale, je parlais un peu le français, je l’avais appris à l’école en Corée du Sud. Mais mon expérience parisienne a fait toute la différence. Mes deux enfants sont nés en France: mon fils aîné à Paris, puis ma fille à Créteil. »

Installé aujourd’hui à Séoul, il travaille pour une chaîne sud-coréenne sur le câble et le satellite. « Je produis et réalise des séries et des publicités », précise-t-il. Pour apporter sa connaissance du français aux Jeux d’hiver de PyeongChang, Jang Singi a fait de candidature, très en amont de l’événement. Une fois retenu, il avoue avoir préparé l’expérience avec sérieux, pendant trois longs mois. « Il m’a fallu un peu réveiller mon français, dit-il. Je n’ai pas toujours l’occasion de le pratiquer à Séoul, sinon avec la communauté des francophones. »

Puis il a posé des vacances, en deux fois, pour les Jeux olympiques, puis leur pendant paralympique. « Mon employeur a été compréhensif. » Ses journées débutent entre 9 h 30 et 10 h, au village des athlètes, mais une bonne heure de bus est nécessaire pour rejoindre le site depuis le logement affecté à son groupe de volontaires. Le soir ? « Je reste au moins jusqu’à 18 h, parfois un peu plus tard si nécessaire. Mais je ne compte pas. »  Il prolonge avec plaisir. Avec la certitude de vivre un épisode unique.