— Publié le 26 février 2018

Gabrielle Ariano-Lortie, arbitre pour l’Histoire

PyeongChang 2018

Elle n’y était pas préparée. Elle ne l’avait pas prémédité. Mais Gabrielle Ariano-Lortie, une Québécoise de 33 ans, est entrée dans l’Histoire par la grande porte, samedi 10 février, au deuxième jour des Jeux de PyeongChang 2018. Elle a arbitré la première rencontre de l’équipe féminine unifiée de Corée dans le tournoi olympique de hockey sur glace, face à la Suisse. L’un des moments les plus attendus de la quinzaine.

Le match s’annonçait historique. Il l’a été. Dans les tribunes, le président du CIO, Thomas Bach; le chef de l’Etat sud-coréen, Moon Jae-in; la sœur cadette du leader nord-coréen, Kim Yo-jong. Une tribune des médias pleine comme un œuf. Les télévisions du monde entier focalisées sur une rencontre destinée à rester gravée dans la légende du mouvement olympique.

Au centre de la glace, Gabrielle Ariano-Lortie, arbitre par passion, infirmière de profession. « Avant la partie, la pression était très forte, a-t-elle raconté à Radio-Canada. Quand nous sommes arrivées, des milliers de personnes chantaient et brandissaient des drapeaux coréens. Les policiers étaient partout. J’étais sur la glace et je n’en revenais pas. Pour moi, arbitrer aux Jeux olympiques était déjà un rêve, mais je vivais en plus un moment historique. Je n’aurais pas pu demander mieux. Ça allait bien au-delà du hockey. »

Sa passion de l’arbitrage, Gabrielle Ariano-Lortie en raconte l’origine à ses années d’adolescence. « Je devais avoir 17 ans. À l’époque, je jouais au hockey. Un ami de mon frère est allé faire un stage d’arbitre et j’ai commencé à poser des questions. J’ai tout de suite accroché« . Huit ans plus tard, elle officie à ses premiers championnats du monde, en Islande.

Le virus ne l’a plus quittée, mais mener en parallèle sa carrière d’arbitre et sa vie professionnelle n’a jamais été simple. Gabrielle Ariano-Lortie est infirmière en soins intensifs à l’institut de cardiologie de Montréal. « Je fais parfois des journées de 12 heures, explique-t-elle. Un rythme qui me permet d’avoir plusieurs journées de congés pour m’entraîner un peu plus. »

Non retenue pour les Jeux de Sotchi en 2014, elle a ravalé sa déception et musclé sa préparation. En novembre dernier, la Québécoise a appris qu’elle avait été choisie pour intégrer le corps arbitral pour les Jeux de PyeongChang. La récompense ultime après des années d’effort et de sacrifices. « Je suis aux Jeux olympiques, sur la glace, en même temps que les meilleures joueuses de la planète. Qu’est-ce que je peux demander de plus? »