— Publié le 20 mai 2015

« Lausanne s’est toujours donnée cœur et âme pour offrir des conditions cadre optimales au CIO »

Communiqué

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Saisie : 20.05.2015

En 1915, le CIO quitte Paris et s’installe à Lausanne. Dans l’interview qui suit, Jörg Schild, président de Swiss Olympic, revient sur cette date anniversaire et décrit les relations qui prévalent entre le Comité National et le Comité International Olympique.

Il y a cent ans, le siège du Comité International Olympique était transféré à Lausanne. Depuis cette époque, le CIO est devenu la plus grande organisation sportive au monde. Comment le fait d’être installé en Suisse a-t-il contribué à ce développement ?

Jörg Schild : Cela vient en premier lieu de la stabilité politique de notre pays, mais aussi et surtout de sa politique de neutralité pendant les deux guerres mondiales. C’est d’ailleurs aussi la raison fondamentale pour laquelle le siège de l’IOC fut transféré de Paris à Lausanne il y a 100 ans. Depuis cette date, la Suisse et surtout le canton de Vaud et la ville de Lausanne se sont toujours donnés cœur et âme pour offrir des conditions cadre optimales au CIO, mais aussi à de nombreuses autres fédérations sportives internationales.

En tant que CNO, est-ce que Swiss Olympic entretient une relation particulière avec le CIO ?

Jörg Schild : Ce n’est pas comme si nous profitions d’un bonus particulier mais de toute évidence la proximité géographique implique que l’on se connaisse personnellement et que l’on puisse très souvent résoudre les problèmes de manière informelle et sans burocratie.

Quels rapports entretenez-vous personnellement avec les responsables du CIO ?

Jörg Schild : A la veille des Jeux Olympiques qui se sont tenus en Chine en 2008, certaines questions critiques sur la situation des droits de l’homme ne m’avaient pas forcément rendu très populaire à Lausanne. Mais depuis, on a eu l’occasion de mieux se connaître, et j’entretiens des rapports collégiaux avec les responsables du CIO, collégiaux et même parfois amicaux. En règle générale, lorsqu’il s’agit d’instances internationales, cela prend quelques années pour vraiment bien se connaître les uns les autres et pour disposer d’un réseau vraiment utile. Tout ça ne se fait pas du jour au lendemain.

Actuellement, la Suisse compte cinq membres au sein du CIO, plus qu’aucun autre pays. Et dans le passé, de nombreux Suisses y ont également joué un rôle important. Est-ce le hasard ou bien faut-il y voir des raisons particulières ?

Jörg Schild : La proximité de la Suisse avec le sport international joue évidemment un rôle, mais en partie seulement. Les membres suisses du CIO représentent tous une grande et importante fédération. La position qu’ils occupent au sein de leurs fédérations et, de ce fait, leur appartenance au CIO sont largement méritées grâce au professionnalisme et à l’excellence de leur travail au service du sport.

Est-ce que le fait que le CIO soit installé à Lausanne profite, directement ou indirectement, au sport suisse ?

Jörg Schild : La proximité géographique avec le CIO n’implique pas en soi d’être mieux loti financièrement que les autres CNO. Mais ce qui est évident, c’est que des voies de décision rapides permettent aussi des contacts plus étroits et une meilleure communication. Avec les différents meetings et les congrès du CIO, et les nombreuses fédérations internationales établies en Suisse, les fonctionnaires sportifs du monde entier peuvent se rendre compte de la qualité des manifestations de grande envergure qui ont lieu ici. Ce n’est donc pas un hasard si des championnats du monde et des championnats d’Europe sont régulièrement organisés en Suisse. A cela vient s’ajouter le fait que notre économie et le secteur touristique profitent de la densité des fédérations sportives implantées sur place.

Est-ce que le CIO restera en Suisse ces 100 prochaines années ?

Jörg Schild : Je l’espère bien. Pour autant, on ne doit pas considérer cette chance comme allant de soi ou comme quelque chose d’acquis. Au contraire, il faut faire en sorte de la préserver.

Nous devons prendre garde à ne pas dériver vers une société où cela deviendrait la règle de se plaindre et d’être envieux. Car on ne se rend compte de l’importance d’une chose que lorsqu’on l’a perdue. On peut toujours apporter des améliorations, toujours et partout – que ce soit dans la vie professionnelle ou dans la vie privée. Et ce que l’histoire récente m’a montré, c’est que le CIO est en tout cas prêt à faire face aux critiques, et à améliorer ce qui est susceptible de l’être. Et si cela pouvait être suivi d’actions concrètes – ce dont je ne doute pas au vu des entretiens que j’ai pu avoir avec certains responsables, nous pourrons alors continuer à être fiers de ce que le siège du CIO soit installé chez nous en Suisse.