— Publié le 30 novembre 2022

Lissine/Rossi, acte deux

Tir

Jour J pour la Fédération internationale de tir sportif (ISSF). L’instance tient son congrès annuel ce mercredi 30 novembre à Charm el-Cheikh, en Egypte. Il est électif. En d’autres temps, la réunion aurait été suivie de loin par le mouvement olympique. Mais le conflit en Ukraine lui donne cette année une dimension très politique. Après le retrait dès le mois de mars dernier d’Alisher Usmanov de la Fédération internationale d’escrime (FIE), l’ISSF reste la seule instance d’un sport olympique, avec l’IBA, toujours présidée par un dirigeant russe. Pas n’importe lequel. Vladimir Lissine (photo ci-dessus), 66 ans, première fortune de Russie (67ème au monde), est candidat à sa réélection. Elu une première fois en 2018, il remet son mandat en jeu face à un autre dirigeant européen, l’ex sénateur italien Luciano Rossi. Les deux hommes étaient déjà été opposés quatre ans plus tôt pour le poste présidentiel. Le Russe l’avait emporté avec un écart de seulement 4 voix (148/144). A l’époque, Luciano Rossi avait accusé son vainqueur de l’avoir indirectement menacé de mort et d’enlèvement. Dans sa campagne pour l’élection de ce mercredi, l’Italien a dénoncé « une gestion autocratique du haut vers le bas » imposée par Vladimir Lissine à l’ISSF. Il critique également le déplacement des épreuves de tir des Jeux de Paris 2024 à Châteauroux, à plus de 250 km de la capitale. Un déménagement accepté par l’ISSF. En face, le président sortant est fragilisé par sa nationalité. Mais il peut s’appuyer sur un bilan doré sur tranche.  Depuis 2019, le milliardaire russe a injecté dix millions de dollars de sa fortune personnelle dans un fonds de développement du tir. Près d’une centaine de fédérations nationales en auraient bénéficié.