— Publié le 12 juin 2020

Lamine Diack voulait sauver l’IAAF

Athlétisme

Après un début en douceur, le procès de Lamine Diack a pris de la vitesse, jeudi 11 juin, devant la 32ème chambre du tribunal correctionnel de Paris. L’ancien président de l’IAAF, âgé de 87 ans, a été appelé une deuxième fois à la barre. Mais, cette fois, il a été invité par la présidente à s’exprimer sur le  le fond de l’affaire, à savoir le système de corruption mis en place durant ses mandats pour couvrir les cas de dopage d’athlètes russes. Surprise : Lamine Diack assumé les faits. A la question de savoir qui avait pris la décision d’étaler les sanctions contre les Russes, il a répondu sans hésiter. « C‘est moi ! Et tout le monde a dit « casse-cou président ». Puis Lamine Diack a justifié une telle procédure par la nécessité impérieuse « sauvegarder la santé financière » de l’IAAF, très mal en point au début des années 2010. « J‘étais prêt à faire ce compromis », a insisté le Sénégalais. Autre surprise : Lamine Diack ne s’est pas privé de « charger » son fils Papa Massata, lui aussi placé sur la liste des prévenus du procès, mais resté au Sénégal à l’abri de la justice française. « Il s’est conduit comme un voyou », a suggéré Lamine Diack, précisant qu’il était « tombé des nues » en découvrant que Papa Massata Diack s’était mêlé des affaires de dopage et de l’arrangement avec la Russie. Jeudi 11 juin, Lamine Diack a également été interrogé sur un financement de 1,5 million de dollars qu’il aurait sollicité auprès de l’ancien président de la Fédération russe d’athlétisme (RusAF), Valentin Balakhnitchev, pour mener campagne au Sénégal contre le chef de l’Etat en place, Abdoulaye Wade, lors de la présidentielle en 2012. Confus dans ses réponses, Lamine Diack a déclaré : « C’est eux », les Russes, « qui m’ont demandé si je voulais être candidat ». Le Sénégalais a également assuré ne pas avoir été mis au courant du  chantage financier exercé par la RusAF auprès des athlètes dopés, les obligeant à payer jusqu’à plusieurs centaines de milliers d’euros en échange du silence dans leur affaire. Certains d’entre eux ont même pu participer aux Jeux de Londres 2012. Une perspective qui n’était pas prévue, selon Lamine Diack.