— Publié le 4 octobre 2022

Un drame aux conséquences incertaines

Indonésie

L’Indonésie s’en relèvera-t-elle ? Trois jours après le drame de Malang, où 125 personnes ont trouvé la mort dans un stade de football après une bousculade mal contenue par la police, l’avenir du pays comme hôte d’événements sportifs majeurs semble compromis. Sous l’impulsion du chef de l’Etat, Joko Widodo, l’Indonésie a multiplié les candidatures au cours des dernières années, au niveau continental mais aussi mondial. Elle a exprimé son souhait d’organiser les Jeux olympiques d’été, au plus tôt en 2036. Elle s’est proposée comme alternative à la Chine pour recevoir la Coupe d’Asie de football en 2023. Elle doit accueillir en mai prochain la Coupe du Monde de football des moins de 20 ans. Mais pour Paul Wertheimer, un expert américain en gestion de foule, interrogé par l’AFP, le drame de Malang « ternit assurément la réputation du pays ainsi que la réputation du football. Ils ne peuvent pas y échapper. Mais c’est ce que l’Indonésie fait maintenant qui déterminera si cette réputation est confirmée ou non, s’ils peuvent tirer les leçons de cette tragédie et établir des normes de sécurité qui impressionneront le monde« . Pour Mustafa Izzuddin, professeur en relations internationales à l’université islamique d’Indonésie, l’attention de la communauté internationale va se porter sur la capacité du pays à accueillir de futurs événements sportifs. « C’est un moment crucial pour l’Indonésie, pour garantir que toute enquête est crédible et que les sanctions sont appliquées, suggère-t-il. Plus important encore, l’Indonésie doit donner l’assurance à la communauté du football dans son ensemble qu’elle est résolue à réduire la violence dans le football. » Dans l’immédiat, le chef de la police de Malang a été limogé, a annoncé lundi 3 octobre le porte-parole de la police nationale. Dans le même temps, neuf policiers ont été suspendus. Quant au président indonésien, Joko Widodo, il a fait savoir par son ministre de la Sécurité sa décision d’allouer aux familles touchées par le drame la somme de 50 millions de roupies, soit environ 3.200 dollars, pour chaque victime décédée.