
Douze ans après, les Championnats du monde d’haltérophilie feront leur retour en Europe au mois d’octobre, à Førde, en Norvège. La ville, qui compte environ 15.000 habitants, deviendra la plus petite à accueillir l’événement. Mohammed Jalood se livre sur cette édition pas comme les autres et sur les perspectives de cette compétition dans la deuxième partie de son entretien avec Francs Jeux.
Géographiquement, les Championnats du monde ont été organisés dans presque toutes les régions du monde au cours des 20 dernières années, à l’exception de l’Afrique et de l’Océanie. Pourquoi ?
C’est vrai pour les Championnats du monde seniors, mais nous avons par exemple organisé des Championnats du monde juniors à Suva, aux Fidji, en 2019. Au-delà des considérations financières liées à l’organisation de notre événement phare, la distance géographique et les difficultés inhérentes à toucher certaines nations sont des critères clés. De plus, les procédures de visa sont également prises en compte. Mais si l’Europe, les Amériques ou l’Asie sont souvent en tête en termes d’organisation, l’haltérophilie est définitivement un sport universel en termes de participation ! Nos compétitions accueillent des haltérophiles des cinq continents et nos tableaux de médailles montrent également une grande variété de pays qui brillent au plus haut niveau.
Que pouvez-vous faire pour organiser des événements internationaux d’haltérophilie dans ces régions ?
Nous avons mis en place des programmes de développement efficaces, mais ils servent principalement à soutenir directement les athlètes des pays en développement. Cela s’est avéré fructueux en termes de participation et même d’obtention de bons résultats au niveau international. En ce qui concerne l’organisation de manifestations internationales, nous devons compter sur le soutien des autorités nationales pour amener ces compétitions sur leurs territoires respectifs. Notre succès dans ce domaine varie en fonction du niveau de leurs athlètes et de l’investissement de leurs gouvernements dans le sport.
« Førde est une petite ville, mais qui attend avec impatience d’accueillir les Championnats du monde ! L’IWF est toujours ouverte aux discussions, quelle que soit la taille du pays ou de la fédération. »
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Førde deviendra cette année l’hôte le plus petit de l’histoire des Championnats du monde de l’IWF. Doit-on s’attendre à un événement différent de la normale en raison de cette situation particulière ?
C’est exact, Førde est une petite ville de Norvège, mais une ville qui attend avec impatience d’accueillir les Championnats du monde en octobre ! Le niveau d’implication et d’enthousiasme des autorités locales, régionales et nationales est immense, et tout sera mis en place pour offrir une expérience inoubliable à tous les participants. L’objectif est d’associer étroitement la population locale en organisant de nombreuses activités sociales sur la place centrale de Forde. Cela créera un lien spécial entre la famille de l’haltérophilie et les citoyens de la ville.
Organiser les Championnats du monde dans une petite ville est-il également un signal que vous envoyez pour les prochaines éditions, à savoir que n’importe qui peut accueillir cet événement ?
Ce n’était pas un critère lors du choix de Førde. La Norvège a déjà organisé des événements réussis par le passé et a récemment attiré l’attention internationale grâce aux résultats de ses athlètes. L’exemple le plus récent est Solfrid Koanda, qui a obtenu la première médaille d’or olympique pour une haltérophile norvégienne, à Paris 2024. Cela a créé une dynamique très positive en Norvège et a fourni le contexte nécessaire à un soutien national constant pour l’organisation de ces Championnats du monde. Dans tous les cas, l’IWF est toujours ouverte aux discussions avec les hôtes potentiels, quelle que soit la taille du pays ou de la fédération.

Le format à deux plateformes a été introduit par l’IWF lors des Championnats du monde jeunes en 2024.
Vous avez testé le format à deux plateformes l’année dernière à Lima pour avoir une compétition plus compacte. Allez-vous l’appliquer aux Championnats du monde Elite dans l’avenir ?
En effet, le format à deux plateformes a été une grande réussite à Lima. Au moment où nous réalisons cette interview, nous sommes à nouveau dans la capitale péruvienne pour les Championnats du monde juniors et jeunes de l’IWF, en utilisant à nouveau ce système. Cela permet à l’événement de se dérouler plus rapidement et d’offrir aux spectateurs et aux téléspectateurs un flux d’émotions plus constant. Les athlètes sont également très satisfaits de cette solution. Après cette deuxième expérience réussie, le format à deux plateformes sera toujours pris en considération lors de la planification des futurs événements de l’IWF. La seule limite potentielle est la taille du site, qui doit être plus grand pour accueillir une compétition à deux plateformes.