— Publié le 12 mai 2025

Mohammed Jalood : « Continuer à nous battre pour que l’haltérophilie obtienne plus de catégories aux JO »

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Le verdict est tombé le mois dernier : l’haltérophilie disposera du même quotas d’athlètes (60 hommes, 60 femmes) et de dix catégories de poids aux Jeux olympiques de Los Angeles 2028. Une déception pour l’IWF, qui avait demandé d’ajouter quatre catégories (deux chez les hommes, deux chez les femmes) et de légèrement augmenter le quotas d’athlètes (de 120 à 126). Le président de la FI, Mohammed Jalood, se confie sur cette décision et sur le développement de l’haltérophilie dans un entretien en deux parties.


Vous avez demandé plus de catégories pour Los Angeles 2028, mais le CIO a refusé. En quoi votre proposition était-elle pertinente selon vous ?

La demande de l’IWF était directement motivée par les préoccupations des athlètes concernant les cinq catégories existantes. Comme les épreuves de l’IWF se déroulent dans un plus grand nombre de catégories de poids, les catégories olympiques présentent des écarts importants entre elles. C’est un véritable défi pour nos haltérophiles, car ils sont obligés de perdre ou de prendre du poids pour « entrer » dans ces catégories. Cela a des conséquences évidentes en termes de santé et d’entraînement. Par conséquent, la proposition de l’IWF d’augmenter le nombre de catégories aux Jeux (sans augmenter le quota d’athlètes) visait à réduire ces « écarts », atténuant ainsi les différences entre le programme de compétition olympique et celui de l’IWF.

Que pouvez-vous faire pour obtenir ces catégories supplémentaires à l’avenir ?

Nous devons continuer à nous battre pour cela, car le problème sous-jacent n’est toujours pas résolu. Bien que nous comprenions les limitations de quotas pour les athlètes et les épreuves aux Jeux, nous sommes convaincus que la situation peut s’améliorer à l’avenir. Les changements structurels au sein de notre Fédération internationale, associés au prestige et à l’exposition croissants de nos événements, devraient convaincre le CIO de la nécessité d’une plus grande représentation de notre sport – l’un des neuf sports fondateurs des Jeux modernes en 1896.

En revanche, le programme des Jeux du Commonwealth a été fortement réduit pour 2026, mais l’haltérophilie a conservé sa place parmi les 10 sports sélectionnés. L’IWF s’est-elle impliquée pour défendre la place de votre sport ?

L’haltérophilie fait partie intégrante du programme des Jeux du Commonwealth depuis 1950. Nous sommes un sport fort au sein de cet événement et avons établi une tradition d’excellence dans de nombreux territoires du Commonwealth, en particulier en Océanie. La Fédération des Jeux du Commonwealth y attache une importance particulière et, grâce à un dialogue et à une coopération fructueux, nous avons obtenu notre place dans cette compétition. Cette inclusion continue démontre une fois de plus la popularité de l’haltérophilie et son pouvoir d’inspiration pour les jeunes athlètes à travers les cinq continents.

« Nous avons organisé ou soutenu plusieurs compétitions urbaines, dans des lieux centraux ou des rues animées de la ville. Nous devons constamment nous améliorer ; ne jamais nous reposer sur nos lauriers. »

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L’haltérophilie a également été ajoutée au programme des Jeux européens de 2027. C’est un signal fort concernant la place de l’haltérophilie dans les grands événements multisports ?

En effet. C’est une avancée très positive pour notre Fédération internationale. La Fédération continentale européenne a plaidé pour cette inclusion pendant de nombreuses années, et l’excellente image de notre sport au sein du Mouvement olympique a certainement contribué à cette issue favorable. Les Jeux européens ont gagné énormément en popularité et je suis convaincu que l’inclusion de notre sport sera une valeur ajoutée pour leur développement futur.

Maintenant que votre place est renforcée dans ces événements majeurs, quelles sont les prochaines étapes pour développer l’haltérophilie ?

Dans le sport, il y a un dicton qui dit qu’il n’est pas aussi difficile d’atteindre le sommet que d’y rester. Ces dernières années, nous avons mis en œuvre des changements spectaculaires et radicaux dans la gouvernance de notre sport, ainsi que dans la manière dont nous développons nos compétitions et l’image de l’haltérophilie pour ses fans. Lors de nos événements, nous nous efforçons constamment d’améliorer la présentation du sport et le spectacle général pour les téléspectateurs, les consommateurs numériques et les spectateurs présents sur place. Cela comprend un habillage plus attrayant des sites, l’utilisation simultanée de plusieurs plateformes et des améliorations dans la production télévisuelle. En outre, depuis 2022, nous nous efforçons de faire sortir l’haltérophilie des salles indoor. Nous avons organisé ou soutenu plusieurs compétitions de rue/urbaines où les athlètes et les spectateurs peuvent profiter de notre sport dans des lieux centraux ou des rues animées de la ville. Ces événements présentent souvent des changements novateurs dans le format de la compétition, tels que des équipes mixtes. Nous devons constamment nous améliorer ; nous ne devons jamais nous reposer sur nos lauriers.