
Salt Lake City 2034 a son plan d’action. Le conseil d’administration et le comité directeur du COJOP ont tenu leurs premières réunions, qui ont permis d’élaborer un calendrier initial. Une dizaine de comités ont également été créés, ou sont en passe de l’être, pour assurer l’efficacité de l’organisation dans des domaines tels que l’éthique, les finances, l’impact et l’héritage, les infrastructures ou encore la gouvernance. Présents face à la presse pour faire le point, trois mois après la création du COJOP, les organisateurs ont aussi parlé argent, et annoncé un changement pas du tout anodin.
Des dons plutôt que des impôts
La facture globale de ces Jeux d’hiver est estimée à quatre milliards de dollars. Pour entrer dans les clous, le COJOP compte obtenir 300 millions de dollars de dons privés. Un objectif élevé, deux fois supérieur à celui cité dans le budget présenté l’an dernier (163 millions), mais clairement atteignable selon Steve Starks, vice-président du Conseil d’administration. « Nous comptons sur les dons et les contributions pour éviter de taxer le public », a-t-il expliqué. Les Jeux d’hiver 2034 seront entièrement financés par des fonds privés. D’emblée, les organisateurs avaient assuré que les contribuables n’auraient pas à payer la facture.
« Nous ne sommes pas prêts à annoncer le montant que nous avons récolté jusqu’à présent, mais nous avons pris un bon départ, a-t-il affirmé, glissant que beaucoup d’institutions et de fondations sont intéressées à l’idée de soutenir l’événement. L’Utah est connu pour se mobiliser autour de grandes causes et il est certain que le retour des Jeux olympiques et paralympiques en 2034 est l’une des plus grandes causes de notre État. » Tom Kelley, directeur de la communication du COJOP, a ajouté que l’organisation était déjà « en très bonne position sur ce point ».
Amortir les imprévus
Pour financer les Jeux, Salt Lake City 2034 table aussi sur 1,8 milliard de dollars de partenariats domestiques, et 1,2 milliard de billetterie. La contribution du CIO, évaluée à 751 millions, complètera le puzzle financier. Les 300 millions issus des dons ressemblent à une goutte d’eau dans l’océan, mais les apparences chiffrées sont trompeuses : le COJOP ne pourra conclure aucun partenariat commercial avant 2028 pour ne pas concurrencer les Jeux de Los Angeles. Les dons privés permettront donc de remplir les caisses et de pouvoir commencer travailler. Mais aussi d’assurer ses arrières.
« Il y aura toujours des imprévus, des choses que nous ne pouvons pas anticiper. Ce chiffre de 300 millions de dollars nous donne la possibilité de surmonter les tempêtes et d’atteindre l’objectif plus large d’organiser des Jeux financièrement responsables qui laisseront un héritage pour l’avenir », justifie Starks. Mieux vaut prévenir que guérir, encore plus dans le contexte économique actuel, rendu très incertain par la politique agressive de Donald Trump, notamment en matière de droits de douane. Le COJOP a déjà nommé une responsable de l’engagement des donateurs et de la communauté, Rachel Alder, à temps plein. Une « tournée d’écoute » dans tout l’État vient aussi de commencer afin de connecter les citoyens et le projet – et évidemment d’attirer de potentiels donateurs sur tout le territoire. Tout excédent sera intégré au fonds de dotation de la Fondation de l’héritage olympique de l’Utah.