— Publié le 30 avril 2025

Héritage, budget, public : les contours des Super Mondiaux 2027 se précisent

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La Haute-Savoie accueillera la deuxième édition des « Super Championnats du monde » de cyclisme dans deux ans. Vingt disciplines seront représentées, de la route à la piste, en passant par le VTT, le gravel, le BMX, le trial ou encore l’eSport. Au total, 281 maillots arc-en-ciel seront en jeu pendant treize jours, du 24 août au 5 septembre 2027. Avec 200 nations et 10.000 athlètes attendus, l’événement s’annonce comme l’un des plus grands rendez-vous de l’Olympiade. La Fédération française de cyclisme, en première ligne, compte évidemment relever le défi en marquant les esprits.

Sallanches 1980 comme boussole

Les épreuves sur route reprendront le parcours de l’édition 1980, qui avait vu le sacre de Bernard Hinault. Un clin d’œil appuyé par la présence du quintuple vainqueur du Tour de France lors de la reconnaissance du circuit il y a deux semaines. « Dès l’origine, on a pris le parti de faire de l’épreuve sur route à Sallanches, réplique de 1980, la colonne vertébrale de ces Super Mondiaux. Pour tout le reste, c’était ouvert », confirme Michel Callot à Francs Jeux. Initiative inédite : la totalité de la course se déroulera sur un circuit fermé de 13 kilomètres. « On aurait pu traverser toute la Haute-Savoie, mais ça veut dire gérer des flux de public, des forces de l’ordre, ajouter un coût économique et écologique. On est sur un territoire déjà très fréquenté, il faut que notre événement en tienne compte et vienne s’insérer de la manière la plus responsable possible », justifie le président de la FFC.

« C’est plus simple pour nous, en tant qu’organisateurs, d’avoir un circuit fermé, abonde Florian Vuillaume, directeur du comité d’organisation. On pourra créer les conditions d’un stade pendant huit jours. Ce qui est intéressant dans ce modèle concentrant les spectateurs au même endroit, c’est que vous allez vraiment passer six heures à voir du vélo alors qu’en temps normal, vous ne voyez les coureurs que quelques secondes. Il faut penser ça pour que les gens puissent voir du spectacle. On va travailler pour accueillir le public dans de très bonnes conditions, pour que la fête soit la plus belle possible. » L’organisation a prévu un budget de 43 millions d’euros, avec l’objectif qu’un peu plus d’un tiers du financement vienne du privé via le marketing, les partenaires, la billetterie, le merchandising, etc. Le comité d’organisation va justement affiner sa pyramide marketing d’ici juin. La billetterie, elle, sera lancée en septembre 2026, à un an de l’événement, en même temps que l’annonce du calendrier des épreuves.

Une « cyclo pour tous » inspirée de Paris 2024 ?

Deux projets de construction d’équipements permanents sont prévus. La piste de BMX d’Annecy doit être livrée début 2027 et permettre au département de continuer à accueillir des événements internationaux. « C’est une belle occasion d’inscrire le vélo un peu plus fort dans le territoire », souligne Florian Vuillaume, qui se félicite aussi du futur site de pump track à Saint-Pierre-en-Faucigny, juste à côté d’un collège et d’un skatepark. « C’est un endroit super fréquenté par les enfants des administrés et il y a une réserve foncière à côté. Il y a une vraie logique à venir accoler un équipement de qualité ici pour organiser des compétitions ensuite. » Ces Mondiaux s’inscriront également dans l’héritage des derniers Jeux olympiques et paralympiques puisque les modules de BMX freestyle utilisés place de La Concorde seront réinstallés à Cluses.

Paris 2024 se ressentira aussi certainement dans l’organisation d’un grand événement populaire, à l’image du marathon pour tous. « C’est une volonté du département et du comité d’organisation d’avoir une épreuve de masse, confirme Michel Callot. On dit une, mais il peut en avoir trois : une en cyclisme sur route – c’est assez évident, c’est dans la culture de notre sport – et on pourrait en imaginer une en VTT et une en gravel. Le but, c’est que ces épreuves de masse existent au plus tard en 2026, au moins un an avant. Et surtout qu’elles perdurent après en termes d’héritage de l’événement. »

« Si on veut embarquer des partenaires avec nous, l’idée est de leur proposer quelque chose sur deux ans, des opportunités de communiquer dès septembre 2025, pas seulement sur les quinze jours d’événement, explique Florian Vuillaume. Il y a des discussions, des partenaires seraient intéressés pour que l’on fasse la randonnée VTT pour tous, la cyclo pour tous. Ça fait partie des sujets qui sont sur la table. » La feuille de route est tracée !