Paris 2024

La culture, la sécurité et l’emploi, l’autre héritage de Paris 2024

— Publié le 10 avril 2025

L’héritage des Jeux est désormais un enjeu central. En la matière, Paris 2024 est un exemple selon le rapport présenté par la région Île-de-France, la préfecture de police et le ministère des Sports. « Six mois après la clôture des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, l’État peut d’ores et déjà mesurer sur l’ensemble du territoire les retombées positives d’un événement historique, tant sur le plan sportif que sociétal », se félicitent les autorités franciliennes. Un héritage qui va bien au-delà des infrastructures.

Les clubs sportifs et l’hôtellerie en première ligne

Plus de 1.000 équipements ont été financés de 2022 à 2024 en Île-de-France : construction ou rénovation de piscines, création de salles multisports, etc. Rien ne se perd, tout se transforme, à l’image du sable du stade Tour Eiffel, réutilisé pour créer des terrains de beach volley en Seine-Saint-Denis et dans le Val-d’Oise. La reconversion du village des athlètes et du village des médias va laisser 4.100 nouveaux logements en Seine-Saint-Denis, y compris des logements sociaux et des logements spécifiques destinés aux étudiants, aux personnes âgées ou aux femmes victimes de violences. Du côté des transports, 120 kilomètres de pistes cyclables sont apparues et l’accessibilité a pu être améliorée dans 34 gares du réseau ferroviaire francilien. En outre, 59 des 61 lignes de bus sont désormais considérées comme accessibles.

Les associations sportives d’Île-de-France ont par ailleurs enregistré une hausse significative du nombre de licences (près de 71.000 en plus au 31 décembre 2024). La fédération de sport adapté enregistre une progression spectaculaire (+35% de licenciés). Les fédérations non représentées aux JOP d’été ont également bénéficié de cet engouement avec une hausse de 6,2% du nombre de licenciés. Un héritage essentiel en termes de santé publique et de culture sportive, bien qu’à nuancer. Arnaud Assoumani, parrain de la Semaine olympique et paralympique, avait ainsi tenu à adresser, le mois dernier, « un très grand carton rouge au gouvernement et aux députés qui ont voté pour la diminution de 35% du budget du sport ». La baisse est finalement moins forte que prévu, mais l’athlète s’est ému, comme beaucoup d’autres, de la rapidité avec laquelle le robinet a été coupé, rappelant la nécessité de ne pas faire du sport une simple variable d’ajustement.

Les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 ont par ailleurs suscité, selon la Banque de France, une croissance de 0,25% du PIB en Île-de-France au cours du troisième trimestre 2024. Entre octobre et décembre 2024, le nombre de nuitées dans l’hôtellerie francilienne s’est élevé à 23,7 millions, soit une hausse moyenne de 4,8% par rapport à l’année précédente. En janvier et février 2025, le nombre total de nuitées a encore augmenté de 12% dans le Grand Paris. « L’impact économique est également concret, avec 330 millions d’euros pour les entreprises locales et plus de 2.000 contrats d’insertion grâce à la mise en relation des services de l’Etat », insiste la ministre des Sports Marie Barsacq.

Les musées pas oubliés, les demandeurs d’emploi non plus

Bénéfice moins évident au premier abord, les JOP ont permis « une mise en valeur exceptionnelle des monuments et musées parisiens », impulsant une dynamique « significative » dans le secteur culturel. Le Musée national de l’histoire de l’immigration et le château de Chantilly ont ainsi battu leur record historique de fréquentation en 2024. « Les 15 établissements du réseau Paris Musées de la Ville de Paris ont ainsi accueilli en 2024 plus de 4,8 millions de visiteurs, soit + 6,79% par rapport à 2022 », souligne le rapport. Sur le front de l’emploi, les autorités se félicitent que 96 % des 30.000 demandeurs d’emploi recrutés pour les Jeux aient aujourd’hui un poste stable, dans la sécurité privée, la restauration ou le nettoyage/la gestion des déchets.

Les Jeux ont également laissé une empreinte forte en matière de dispositifs opérationnels de sécurisation. « Les protocoles d’inspection de sécurité et de déminage ont été améliorés, le positionnement des files d’attente et des contrôles de sécurité ont été revus », et ces méthodes ont pu être mises à nouveau en place lors de la cérémonie de réouverture de la Cathédrale Notre-Dame en décembre. De nombreuses salles de commandement de police ont aussi été rénovées pour améliorer la gestion du maintien de l’ordre. « Nous avons été au rendez-vous des promesses qui avaient été formulées dès la phase de candidature pour obtenir les Jeux de 2024 et ce n’était pas une mince affaire, se félicite Marie Barsacq. Cet héritage a été construit pour répondre à des besoins. » Sans oublier les magnifiques souvenirs laissés aux Français et au monde entier. « Un héritage émotionnel extrêmement important, conclut la ministre, auquel nous sommes très attachés. »