— Publié le 10 novembre 2023

« La première Dream Team a été un acte fondateur »

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Le sujet a longtemps été sensible. Il a même tourné au bras de fer entre le COJO Paris 2024 et la Fédération internationale de basket-ball (FIBA). Mais la polémique est aujourd’hui enterrée. Dans moins de 260 jours, le tournoi olympique de basket-ball débutera à Lille, à 200 km au nord de Paris, pour se poursuivre et se terminer dans la capitale.

Aux manettes de la discipline, au sein du comité d’organisation, Jérôme Rosenstiehl (photo ci-dessus). FrancsJeux poursuit avec cet Alsacien nourri depuis l’adolescence par la passion du basket sa série d’interviews des managers sport du COJO Paris 2024.

FrancsJeux : Votre vie avant le COJO Paris 2024 ?

Jérôme Rosenstiehl : Je suis un enfant de Strasbourg et du basket-ball. J’ai grandi et étudié dans la ville alsacienne. J’y ai également joué au basket, beaucoup et longtemps. Puis j’ai participé pendant près de vingt ans au développement et à la croissance de la SIG Strasbourg, un petit club de quartier arrivé et installé parmi l’élite française, avec à la clef une aventure européenne. J’ai gravi plusieurs échelons dans le club, pour finalement occuper le poste de directeur exécutif.

Votre expérience passée des Jeux olympiques ?

Je n’en ai pas à titre professionnel, ayant rejoint le COJO Paris 2024 après les Jeux de Tokyo 2020. Mais j’ai assisté comme spectateur aux Jeux de Londres 2012. J’avais des places pour la gymnastique, le basket, l’athlétisme. Une révélation.

Un souvenir marquant des Jeux ?

Les Jeux de Barcelone en 1992 et la première Dream Team. Ils avaient marqué les esprits. J’étais subjugué. Pour moi, cette équipe de stars, pour la première fois aux Jeux, a été un acte fondateur. Ca a changé ma vie et donné une orientation à ma carrière. En les voyant devant ma télévision, je me suis dit que je voulais travailler dans le sport et dans le basket.

Le dossier en tête de la pile sur votre bureau ?

Le débriefing du test event organisé en septembre dernier à Bercy, où se dérouleront la gymnastique en première semaine, puis la phase finale du basket en seconde, et enfin le basket fauteuil aux Jeux paralympiques. Nous avons profité d’une compétition de gymnastique pour tester la transition entre les deux sports. Elle sera la plus courte des Jeux olympiques, seulement 17 h 45 entre la fin de la gymnastique et le début de la phase finale du basket, mais aussi la plus exigeante et ambitieuse car ces deux sports ne sont pas très proches. Nous avons aussi tester l’accessibilité de Bercy à l’occasion d’un match de basket fauteuil. Le site n’est pas habitué à cette discipline, il fallait réaliser des essais de flux des joueurs. Nous avons aussi rendu les toilettes accessibles.

Les sites du basket-ball : leurs atouts, les défis dans la perspective des Jeux ?

Avec le stade Pierre-Mauroy de Lille en première semaine, pour la phase de poules, puis Bercy en seconde, pour les rencontres décisives, nous disposons de deux très beaux sites. Jouer à Lille est une opportunité. L’enceinte a accueilli certains des plus grands événements de sport en France, dont l’EuroBasket en 2015, la finale de la Coupe Davis en 2018, et plus récemment des matches de la Coupe du Monde de rugby. Le Nord est une terre de basket. Bercy, de son côté, reste la Mecque des arenas sportives en France. La NBA y est venue cette année. Entre Lille et ses 30.000 places, puis Bercy, le cumul des deux va nous rapprocher des affluences des Jeux d’Atlanta en 1996. A Lille, le village des athlètes est en cours de réalisation. Situé à Villeneuve d’Ascq, dans un immense parc autour du stade, il deviendra une résidence étudiante et restera un héritage des Jeux.

Paris 2024 sera une réussite pour le basket si

Les Jeux de Paris 2024 sont déjà une réussite dans leur approche. Ils proposent une nouvelle logique et une démarche innovante, plus responsables, tournées vers l’héritage. Je suis persuadé que nous allons livrer un événement d’une qualité et d’une ferveur incroyables. En termes de qualité de jeu, nous allons atteindre des sommets. Les meilleurs joueurs du monde seront présents. Les Américains préparent un équipe historique – LeBron James, Kevin Durant, Stephen Curry… – la France sera revancharde, la Serbie s’annonce très forte, le Soudan du Sud en sera l’une des curiosités… Pour les Jeux paralympiques, le tournoi de basket fauteuil proposera un nouveau format, avec moins d’équipes, seulement huit, chez les hommes comme chez les femmes. Nous aurons vraiment les meilleurs.