— Publié le 13 juillet 2023

A Marseille, Paris 2024 met déjà les voiles

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Hasard du calendrier, mais illustration d’une volonté de pousser les murs : le premier test event des Jeux de Paris 2024 se déroule loin de la capitale française. L’épreuve pré-olympique de voile a investi la rade de Marseille depuis dimanche 9 juillet. Elle doit durer huit jours.

Enjeu sportif, organisation, site, conditions de compétition… Le Directeur technique national de la Fédération française de voile (FFV), Guillaume Chiellino, décrypte pour FrancsJeux un test event qui en annonce plusieurs autres au cours des prochaines semaines.

Le test event. « Nous sommes à la fois très heureux et très fiers d’avoir été choisis, comme aux Jeux de Rio 2016, comme première épreuve pré-olympique. La compétition dure huit jours, un peu moins que l’an prochain aux Jeux, où le programme prévoit douze jours, avec un plus grand nombre de journées de réserve. Mais pour le reste, il s’agit d’une vraie répétition générale, avec les 10 classes olympiques – quatre masculines, quatre féminines et deux mixtes – et comme aux Jeux un seul représentant par pays et par discipline. Les horaires du test event sont identiques à ceux que nous aurons l’an prochain. Le nombre d’athlètes est légèrement supérieur, 350 pour cette épreuve pré-olympique, contre 330 aux Jeux. Les organisateurs testent tout, sauf la billetterie puisque la compétition se déroule cette année sans spectateurs payants. »

La rade de Marseille. « Elle est magnifique. Les images des Jeux vont être extraordinaires. La voile sera vraiment mise en valeur. Les compétitions se déroulent dans la rade sud, entre la corniche et la Pointe rouge. Elle est assez fermée, avec un massif montagneux derrière et les îles du Frioul en face. Le plan d’eau présente un peu de courant. Surtout, il peut offrir aux athlètes toutes les conditions de vent, différentes selon les jours et l’endroit où on navigue : une brise thermique, un vent de sud-est qui peut souffler jusqu’à 20 noeuds, et le fameux Mistral marseillais. Les athlètes devront s’adapter, être réactifs, faire preuve de stratégie. Cette baie, nous la connaissons bien. L’équipe de France y a passé beaucoup de temps en mai et juin dernier. Nous y reviendrons très souvent avant les Jeux, car la connaissance d’un plan d’eau et de ses conditions est un facteur souvent déterminant pour la performance. »

Le site olympique. « Cinq bâtiments sont prévus sur la marina. Trois d’entre eux ont déjà été livrés. Les deux autres, dont les travaux ont été arrêtés le temps du test event, sont terminés à 50 %. Pour l’ensemble du site, il reste donc 20 à 25 % des travaux à réaliser. Le COJO est largement dans les temps. Les délégations étrangères ont pu le vérifier depuis le début de la compétition : la préparation est très en avance par rapport à ce que nous avons connu lors de certains Jeux récents. Pour les athlètes, l’expérience s’annonce assez extraordinaire car, pour la première fois depuis Pékin 2008, ils seront logés sur place. Le village olympique sera situé dans un hôtel, à quelques centaines de mètres seulement des bateaux. Les athlètes pourront se rendre à pied à la marina. Les spectateurs devraient eux aussi vivre une expérience exceptionnelle. La situation de la marina permettra au public de suivre les régates gratuitement, depuis la corniche, en plus des détenteurs de billets placés plus près de l’action. Avec cinq disciplines à foil, le spectacle s’annonce grandiose. L’idée sera d’expliquer le mieux possible au public tout ce qui se passe sur l’eau. Pour nous, ces Jeux peuvent être une opportunité unique de faire venir des gens à la voile. »

L’enjeu sportif. « La voile fait partie des sports – environ un tiers du programme – où le pays-hôte est assuré d’un quota dans toutes les disciplines. L’équipe de France fera donc le plein l’an prochain, dix sur dix, comme elle le fait souvent aux Jeux olympiques. Nous n’aurons pas la pression d’aller chercher les quotas, mais disputer les Jeux à la maison s’accompagne d’autres points d’attention, notamment une plus grande présence médiatique et des attentes plus fortes. Pour nous, les choses sont claires : le test event de Marseille est l’objectif majeur de la saison, le rendez-vous numéro un. »